Virée en mer (Pv Alice)

Le bateau :

Spoiler:

Sur le parking du Macumba, j'ouvre la portière de ma Corvette à Alice et l'invite à monter à bord. Le port de plaisance a beau être juste à coté, la capitainerie a un hangar ou ma Vette sera plus en sécurité que sur le parking d'un club appartenant à nos rivaux, surtout une fois que la soirée sera terminée. Je préfère prendre quelques précautions car je compte bien larguer les amarres et je ne sais pas combien de temps prendra notre virée en mer. Lorsqu'elle relève ses jambes pour s'installer, le tissus de la robe remonte légèrement, dévoilant un peu plus une paire de jambes ravissantes. Je balaye mes scrupules d'un revers, aidé par l'image de Mary devisant joyeusement avec l'autre enculé qui sert de chef à ces clowns grotesques qui se font appeler les Flamz-Up, et ferme la porte avant de contourner l'arrière de ma voiture et de venir m'installer au volant.

Le moteur démarre au quart de tour, nous gratifiant d'un bruit agréable mais pas trop bruyant contrairement à mes coupés taillés pour la piste. Je boucle ma ceinture et jette un coup d'œil sur Alice pour savoir si elle en a fait autant. Noir sur noir, il faut que je remonte jusqu'à sa poitrine pour voir la sangle passer entre ses seins pour en être sûr. Elle sait parfaitement se mettre en valeur et doit arriver à faire tourner la tête de plus d'un mec avec un physique pareil.

On va aller garer ma Vette à la capitainerie, les clés de mon bateau sont là-bas à mon bureau et elle y sera plus en sureté.

Je passe la première et quitte le parking alors que Ned sors en courant du club pour m'annoncer la nouvelle de la course. Malheureusement, je suis déjà trop loin lorsqu'il siffle et le bruit du vent m'empêche de l'entendre. Je contourne le club en roulant doucement pour ne pas martyriser mon moteur qui a eu tout le temps de refroidir depuis notre arrivée au club. A la capitainerie, je rentre ma Corvette dans le hangar réservé aux bateaux de service et coupe le moteur avant de descendre pour aller ouvrir la portière de la jolie brune qui m'accompagne ce soir.

Si mademoiselle veut bien se donner la peine de descendre et de me suivre.

Je claque la porte derrière elle puis je la conduis à mon bureau pour récupérer les clés de mon yacht. Lorsque je tape le code de l'alarme de la capitainerie, je prends bien soin de laisser Alice à l'extérieur de la pièce. Je ne suis pas totalement fou non plus. Une voleuse comme elle n'aurait certainement aucun scrupule à venir visiter les bureaux. Une fois le nécessaire en ma possession, j'invite à nouveau Alice à me suivre mais cette fois c'est bien pour monter à bord. En sortant des bureaux, je remet l'alarme en marche et me dirige vers mon bateau avec la voleuse à mes cotés. Au mouillage, je saute à bord et tends la main à Alice pour l'aider à monter.

Donne moi ta main.

Une fois à bord, je l'invite à s'installer confortablement et m'occupe de tout mettre en place pour le départ. Les moteurs démarrent sans le moindre problème et toutes les jauges sont en haut. Le plein de carburant et d'eau douce est fait. On pourrait partir pendant plusieurs jours sans le moindre problème s'il y avait autre chose que des chips et des cacahuètes à bouffer à bord. Une fois les amarres larguées, je m'installe à la barre et entreprends de nous faire quitter le port sous le ciel étoilé.

Ils étaient prêt à partir. Coddy, en gentleman, lui ouvrit la porte. Innocemment, la jeune femme monta dans la voiture. Enfin, innocente... c'était un bien grand mot. L'art de séduire sans séduire. S'installant confortablement dans la voiture du tuneur, elle laissa sa robe remonter légèrement pour montrer ses gambettes. Pur innocence. Il était vrai que cela l'aurait fait de toute façon mais la jeune femme attendait que cela se passe, par pur provocation. Si ses idées étaient bonnes, elle verrait comment cela se déroulerait.

S'attachant, une fois l'homme à bord, elle le vit poser son regard sur elle, mais elle ne baissa pas le sien, continuant de le regarder, un sourire toujours aux lèvres. Une fois le moteur allumé et après cette petite interruption, ils purent partir comme l'avait expliquer le chef des 66ers. Déposer sa voiture pour plus de sécurité. Elle regarda en arrière quelques instants pour voir le Macumba s'éloigner, et elle pouvait voir un homme leur courir après. Elle le regarda son sourire aux lèvres. On aurait pu dire qu'elle était machiavélique? Absolument pas, elle n'allait pas être en retard à son rendez vous avec Monsieur McQuarters sur son bateau... Elle ne se le permettrait pas ^^.

Ils ne mirent pas beaucoup de temps pour arriver au hangar. Malheureusement pour elle, il ne l'invita pas vraiment à la suivre pour voir l'intérieur des bureaux. Elle se mit à rire en le voyant prendre des précautions. Normal. S'il n'avait pas su que c'était une voleuse, bonjour ô joli petit bateau! Attendant sagement qu'il récupère ses clés, elle pensait elle pouvait très bien récupérer le code, avec un peu de poudre, s'il n'était pas du genre à mettre ses doigts sur toutes les touches. Il y aurait une possibilité de combinaison, mais souvent ce genre de système n'était pas relié à un poste proche. Donc, elle pourrait essayer l'ensemble de combinaisons possibles. Mais voyons Alice, ce n'était pas une bonne chose de penser cela. Coddy serait probablement un futur employeur. Une fois le bel homme sortie, elle murmura un sourire narquois:

Dommage...

Une fois arrivé au bateau, elle put voir l'ampleur de la chose. Certes il était pas immense, mais quand même. Il avait un bateau, une voiture qui en faisait baver plus d'un, et Alice imaginait déjà la villa qui était dans la continuité. Ne pouvant masquer son excitation à la vue de temps de richesse, elle n'attendait qu'une chose sauter à l'intérieur et visiter. Il lui demanda de lui donner sa main, et elle finit par lui tendre, son regard amusé. Bien sûr qu'elle lui donnerai sa main, un jour au l'autre ! (c'était la petite blague du soir, okay, je sors ^^). Il lui proposa de s'installer confortablement, Alice ne perdit pas une minute pour visiter l'intérieur du bateau. Bavant littéralement, elle entendit le moteur démarrer. La voleuse ne tarderai pas à remonter pour rejoindre le tuneur. Faisant le tour, ses yeux pétillants, elle se jurait d'en avoir un, un jour ou l'autre. Une fois le tour du bateau fait, elle remonta pour s'installer à côté de Coddy.

Là, je suis impressionnée... vraiment impressionnée! Disait-elle ses yeux toujours aussi pétillants. Puis elle ajouta après un rire cristallin. Je devrai sérieusement me reconvertir dans les courses de voiture!

L'infirmière avait pu voir qu'il y avait de quoi boire mais bon, ils attendraient certainement d'être calé. La chose qu'elle se demandait, était pourquoi ne pas être resté au port. Il serait certain qu'elle ne partirait pas comme un voleur ainsi mais quand même. Ne pas être dérangée par ses gentils chiens chiens? Elle verrait bien après tout. Levant les yeux au ciel pour regarder les étoiles, il y eu un silence entre eux. Hmm peut-être était-il temps de demander. Elle mourrait d'envie de savoir ...

Alors, on a toute la soirée pour parler affaire ... cela peut paraître indiscret, et si ça te gêne, tu n'es pas obligé de répondre. Qui était cette femme que tu as regardé pendant une grande partie de la soirée, celle qui semble t'avoir mis hors de toi pendant un petit moment ... celle qui était avec le patron du Macumba?

Comment enfoncée un peu plus le couteau dans la plaie. Non, ce n'était qu'un moyen de montrer non seulement sa discrétion parce qu'il ne l'avait pas vu, mais aussi qu'elle était observatrice. Comment vendre ses atouts? En les montrant pardi! Elle n'allait pas dire Walston, car il se demanderai d'où elle le connaîtrait. Oh bien sûr, elle pourrait dire qu'elle le connaissait des courses. Seulement avant même d'avoir le carton d'invitation dans les mains, Alice ne pensait pas que c'était un de ses fous du volant. Certes, elle n'était pas de ces femmes qui redoublaient de sincérité avec les premiers venus, croyant encore au prince charmant qui pensait que la confiance se basait sur cette sincérité l'un envers l'autre. Non, Alice prenait et jetait comme bon lui semblait. Son charme naturel lui permettait d'avoir ce qu'elle voulait. Et ce n'était pas un homme qu'elle voulait …

Alors que l'étrave dépasse la jetée qui protège le port, la jolie brune ressort de la cabine et remonte sur le pont extérieur à coté de moi. Ce soir la mer est calme et en gardant la manette des gaz à mi-course la coque reste stable. Même si elle est sujette au mal de mer, je doute qu'elle soit malade. Un sourire apparait sur mon visage lorsqu'elle m'annonce être impressionnée. Ce n'était pas le but lorsque je l'ai invitée sur mon yacht mais je ne vais pas cracher sur ce petit effet. Je n'avais pas non plus l'idée de la draguer mais je vais peut être changer d'avis avant la fin de la soirée si ça continue comme ça. Je lui réponds sur un ton distrait, plutôt concentré sur la barre du bateau.

C'est pas la solution la plus rapide. C'est plus mes investissements dans plusieurs entreprises qui m'ont permis de me payer ce bateau.

Mais dans un sens, elle n'a pas tout à fait tort. Les courses illégales m'ont permis de faire grossir la mise initiale et ont accéléré les choses mais sans avoir investi dans plusieurs entreprises je n'aurais certainement pas acheté le Purple Haze sur lequel nous sommes en ce moment. Le silence se fait entre nous et mon regard oscille entre la mer éclairée par la lune et le GPS du bateau pour éviter les bancs de sable sur lesquelles le bateau pourrait s'échouer, jusqu'à ce qu'une question rompe ce silence qui me convenait bien mieux que la question d'Alice à propos de Mary. Je quitte le club pour m'éloigner des emmerdes et la brune qui m'accompagne à cet instant me replonge dedans avec un bon coup entre les omoplates pour que j'y replonge violemment. Mon visage se ferme et mon ton change lorsque je lui réponds.

C'est une femme en qui je pensais pouvoir avoir confiance, mais je me suis bien planté. Je préfère qu'on parle d'autre chose.

Je marque un instant de silence en fermant les yeux pour tenter de repousser l'image de l'échange entre celle que je croyais être ma femme et mon pire ennemi. Seul le ronronnement des moteurs et le clapotis de l'eau sur la coque rompent légèrement le silence jusqu'à ce que je reprenne la parole pour lui annoncer ce que j'ai en tête pour l'instant.

Je connais une petite crique où on sera à l'abri du vent. On y sera mieux pour discuter, personne ne viendra nous déranger. On devrait y être dans quinze ou vingt minutes à cette allure... En attendant, si tu m'en disait un peu plus sur toi, à part ton prénom je ne sais absolument rien.

Je lui ment légèrement sur ce point, Tommy l'a reconnue au bar pour l'avoir croisée plusieurs fois à l'hôpital, habillée d'une blouse blanche, lorsqu'il allait voir son frère qui y était soigné. J'ai plusieurs hackers dans mes relations et je sais maintenant qu'il y a trois Alice dans le personnel de l'hôpital et que celle qui m'accompagne porte le patronyme de Sullivan. Ça me permet aussi de savoir si elle va être réglo avec moi ou si elle compte me mentir.

Alice jetait de temps à autres des regards en sa direction. Il semblait être très concentré sur sa conduite. Cela faisait-il longtemps qu'il avait acheté ce bateau? Ou bien était-ce simplement le fait qu'il n'y avait pas des lampadaires tous les dix mètres? Certainement la deuxième réponse.

Parce que voler des petites vieilles, c'est un bon investissement? Ajouta-t-elle amusée.

La jeune femme n'attendait pas de réponse, c'était juste pour faire la remarque, et surtout pour détendre l'atmosphère parce qu'elle savait bien que la question qu'elle poserait après ne serait pas accueillis à bras ouvert. Une intuition qu'elle faisait passer pour de la simple curiosité avec son jolie minois. Car oui, la réponse donnée montrait bien que c'était un sujet sensible, et elle, elle riait intérieurement de le voir ainsi. Ainsi une femme qui draguait ouvertement Walston était capable de le faire chier à se point. Alors qu'ils étaient ensemble, apparemment? Était-ce simplement pour le pousser dans ses limites? Pour avoir de lui tout ce qu'elle voulait? Hmm, si elle pensait l'avoir acquis, la jolie jeune femme qui s'appelait Mary se trompait littéralement. Des femmes comme Alice n'hésiteraient pas à sauter sur la première brèche. Intéressant, très, très intéressant. En tout cas, la voleuse avait touché Coddy, et elle le vit à son changement d'attitude, ainsi que le ton de sa voix. Restant neutre mais se frottant intérieurement les mains, elle murmura immédiatement après lui, sur un ton p lein de compassion:

Pas de soucis. Excuses moi …

Désolée, elle ne l'était pas vraiment mais au moins, elle pouvait dire qu'elle avait raison. Ce qui l'amenait à penser que les deux hommes ne s'aimaient pas beaucoup, en plus du fait qu'ils aient chacun un gang... Mais en disant cela, elle aimait faire penser aux autres qu'elle aurait pu avoir une vie similaire, alors que la sienne était simple, voir même très ennuyeuse parfois...

Laissant un silence s'installer, Alice soupira silencieusement, fixant les étoiles, écoutant elle aussi le clapotis de l'eau contre le bateau et le bruit du moteur qui venait déranger cette musique qui calmait l'ambiance tendue. C'était un peu comme ses cds de bruits qui étaient loin d'être aussi bien que la réalité. Hmm, certes, dans la réalité, il y avait les emmerdeurs autour …

Coddy finit par lui proposer de s'installer dans une petite crique non loin de là, mais la jeune femme ne s'attendait pas à ce qu'il allait lui demander par la suite. Il voulait vraiment savoir qui elle était. Alice ne comptait pas vraiment réponse, enfin … c'était toujours plus compliqué que cela avec la jolie demoiselle aux yeux bleus. Laissant quelques secondes de silence s'installer entre eux, elle ne se doutait pas un instant qu'il savait déjà des choses sur elle. Elle pensait même avoir l'avantage de la situation mais la voleuse se trompait. Elle se lança dans un discours sur un ton très doux, nuancé parfois d'humour. Elle était ainsi lorsqu'elle travaillait à l'hôpital, lorsqu'elle se retrouvait face à des patients. Il y avait tant d'Alice en elle qu'on pouvait se perdre entre celle qui travaille, celle qui manipule et celle de toujours les jours!

Qu'est-ce que tu veux savoir, hmm? Ce n'est pas dans mon intention de devenir amie avec toi et ta bande de tuneur, quoique cela pourrait être intéressant. Tu me proposes un travail contre de l'argent, voir un très … mais trèees bon repas, ou des vêtements de hautes coutures … ou même des voitures, tiens ! Mais je ne vais pas te dévoiler ma vie comme ça, alors que nous nous sommes vus qu'une fois. Tout en sachant que je ne connais pas tes intentions envers moi. Qui sait. Peut-être que dans la crique où tu veux nous emmener, tu as prévu de m'étrangler ou d'utiliser ton … hmm … c'était un Kimber j'crois.

Dans un sens, elle lui mentait aussi un peu. Ses intentions n'étaient pas mauvaise, juste un peu différentes. Il voulait savoir des choses sur elle? Alice affirmait ne rien dire, mais elle laissa sous entendre certaine chose qu'elle aimait, les vêtements et les voitures. Jusqu'à ce qu'elle trouve autre chose. C'était une sorte de caméléon qui cherchait toujours de nouvelles choses à découvrir. Elle avait dit tout cela son regard remplis de tendresse, ainsi qu'un sourire qui faisait de même jusqu'à ce qu'elle termine sa phrase, par un sourire amusée. Son sourire, hmm, il faisait des ravages parfois...

Visiblement, elle ne tient pas à m'en dire d'avantage à son service. Je réfléchis quelques minutes en silence pour savoir si je dois lui apprendre ce que je sais sur elle ou pas. Je choisis l'option d'attendre que je jette l'ancre et qu'on soit en peu plus tranquilles pour discuter. En silence, je garde un rythme tranquille alors que la crique se rapproche tranquillement mais surement. La mer est toujours calme et la nuit est claire, c'est le bon moment pour faire une sortie en mer. Il n'y a pas d'éclairage urbain pour masquer les étoiles et je dois avouer que le vent qui me fouette le visage me chasse mes idées noires. Si Alice n'avait pas mis son grain de sel dans mes affaires ce soir, je serais encore certainement assis dans le fauteuil de ma Corvette à me morfondre.

A la crique, je fais rentrer le bateau à l'abri jusqu'au ponton en douceur puis entreprend de l'amarrer solidement que l'on soit tranquilles avant de remonter à bord. Je rentre dans le salon et ouvre le bar pour sortir une bouteille fraiche de champagne. Je récupère deux coupes et remonte sur le pont extérieur. Je lance un sourire à Alice qui va avoir droit à quelques informations sur son compte dans peu de temps. Je doute qu'elle pense que j'en sache autant à son sujet. Pour préparer le terrain, je fait sauter le bouchon et rempli nos deux coupes avant de lui en tendre une. Je trinque avec elle puis boit un peu de champagne avant de reprendre la parole.

Je savais que le personnel hospitalier était mal payé mais je ne croyais pas une infirmière en chef être obligée de voler pour boucler ses fins de mois.

Avec cette réplique anodine, je lui révèle que j'en sais un peu plus sur elle que la dernière fois. Je ne lui en révèle pas plus pour laisser planer le doute sur la quantité d'infos que je sais sur elle. Notre Hacker a réussi à sortir son dossier employé à l'hôpital, je sais presque tout sur elle, jusqu'à son adresse et son numéro de sécurité sociale. Je suis plutôt satisfait de mon effet, je lui montre que je ne suis pas un rigolo et que je suis bien là pour parler sérieusement.

Si nous parlions sérieusement maintenant miss Sullivan.

Ils arrivèrent à la petite crique dont il lui avait parlé peu avant. Coddy avait laissé plané un silence pesant entre les deux personnes. Alice pensait avoir marqué un point et se félicitait de lui avoir cloué le bec, mais elle ne s'attendait pas du tout à la suite. Il amarre le bateau, tandis qu'elle le regarde faire, ne bougeant pas d'un pouce, le voyant disparaître dans le salon. Il lui ne avait pas dit de venir avec lui, donc la voleuse attendait bien sagement dehors, regardant un peu comment marché le bateau, histoire de mettre sa curiosité à bout. Il revint peu de temps après avec deux verres et du champagnes et un large sourire. Un peu surprise, elle n'allait pas dire non à une coupe de champagne. Il les servit, laissant planer ce foutu silence. Elle aurait du se douter de quelque chose mais elle avançait tout droit dans un mur. Trinquant, la sentence tomba comme une pierre, s'éclatant violemment sur le sol.

Elle manqua de s'étouffer en l'entendant parler, puis elle éclata de rire mettant une main sur ses lèvres se penchant en avant, pour ne pas salir sa robe. Alors, ça … Alice ne l'attendait pas, et c'était comme un coup de foudre qui s'abattait sur elle. Comment savait-il? Le fait qu'il ait des hommes, certainement des hackers qui aient trouvé des renseignements sur elle, la dérangeait. La bonne question était comment avait-il trouvé aussi vite? Trouver une personne simplement par son prénom était impossible. Il y avait du avoir un problème quelques parts. Est-ce qu'un homme l'avait vu à l'hôpital? Est-ce qu'Il l'avait vu à l'hôpital?

Alice devait se montrer impassible même si dans son fort intérieur, elle céderait à la panique. L'hôpital lui avait permis d'apprendre cela, se montrer neutre face à toute situation, et elle avait rajouté son grain de sable. Jouer la comédie, montrer qu'elle était plus forte que prévue. Et elle le croyait, c'était le plus important, car elle n'était pas si forte que cela, en réalité. Le point faible n'était pas encore palpable. Le rire lui permettait de prendre quelques secondes de répit, mais dans sa tête, la voleuse analysait tout. Elle savait que sa réaction était bonne, car elle lui permettait des portes de sortie.

Oh mon dieu, je ne m'attendais pas à ça, disait-elle sur un ton très faux, finissant par un sourire. Quel fou ferait travailler quelqu'un comme moi? En tout cas, je te félicite pour avoir trouver aussi rapidement … ajouta-t-elle dans un murmure, finissant par poser ses lèvres sur la coupe de champagne puis sur un ton enjouée et charmeur, elle rajouta: Alors! Je t'écoute!

Toujours montrer qu'on avait une longueur d'avance pour ne pas se montrer affaiblis ^^

J'ai fait mouche, même si elle essaye de le cacher par un rire, je sais que j'ai visé juste et que j'ai réussi à la mettre mal à l'aise quelques instants alors qu'elle parait toujours si sûre d'elle. Heureusement que Tommy a une bonne mémoire visuelle et qu'il n'oublie jamais un visage, de plus celui d'Alice soit agréable à regarder et forcément, pour un mec ça aide. Mon vieux pote Tommy, qui m'a suivit depuis les Flamz-Up à la création des 66ers m'a montré une fois de plus que je pouvais compter sur lui. Sans son info, on aurait jamais su ou commencer les recherches sur la brune qui se tient en face de moi alors que j'aime savoir avec qui je travaille, que ce soit mon employeur ou un employé. J'ai eu le droit à suffisamment d'emmerdes pour ne pas avoir envie de recommencer. Je me demande surtout si elle s'en tient à piquer des portefeuilles ou si les cambriolages sont aussi dans ses cordes. Des connaissances en systèmes d'alarme ne seraient pas négligeables non plus. En tout cas, une voleuse aussi douée qu'elle mérite que je m'attarde sur son cas, elle pourrait bien me servir, peu importe le prix d'ailleurs, dans la limite du raisonnable.

On va parler sérieusement maintenant que les présentations sont faites. J'ai le dossier complet en ma possession depuis cet après-midi. Avec la fête de soir, je n'ai pas eu le temps de t'appeler mais je comptais bien le faire demain pour te donner le tout.

J'ai fait mettre dans ce dossier toutes les informations que mes gars ont pu réunir sur le garage en si peu de temps. Le beau-frère de Tommy y travaille et nous a donné pas mal d'infos comme un plan du garage, les mots de passe des ordinateurs et les horaires habituels du patron. Ce mec est comme moi, il passe souvent une bonne partie de la soirée au garage à bricoler avant de rentrer chez lui, s'il ne m'avait pas piqué plusieurs clients importants, je ne serais pas ici avec Alice en ce moment. Avec ce dossier, elle pourra entrer et trouver les informations sans être obligée de naviguer de partout.

A part piquer des portefeuilles, tu excelle dans quoi?

Tout le monde voulait garder la tête haute … c'était très humain et elle qui pensait être différente des autres se retrouvaient dans le même sac à patates que les autres ...

Elle finit par s'assoir, croisant les jambes, laissant sa robe faire le reste du travail. Gardant sa coupe près d'elle, elle reprenait toute son assurance. Dieu qu'il était froid soudainement, autant les retrouvailles avaient été agréable, autant le fait qu'il joue du violon en lui montrant qu'il savait tout d'elle l'avait refroidis. Alice n'avait pas jouer finement non plus en lui parlant de la pimbêche qui arrivait à le mettre dans un sale état. Position fort séduisante, regard et sourire légèrement provocateur comme à son habitude, elle ne feignait en rien la crainte qu'il l'emmerde un jour ou l'autre. Elle pourrait le faire passer pour mort avec une gros grande quantité de propofol dans le corps...

J'excelle dans le picpocket, je fais ça depuis que je sais marcher … dit-elle amusée portant peu après la coupe à ses lèvres, le fixant éternellement de ses yeux beaux bleus.

Il voulait savoir ce qu'elle savait faire? Il était bien vrai qu'elle n'avait pas montrer grand chose que les vols de portes feuilles. Mais voler un plus gros butin demander une certaine préparation, notamment physique mais aussi psychique. Et la jeune femme ne prenait pas se genre d'action à la légère. Elle mettait en danger sa carrière et tous les soins qu'elle avait pris pour éloigner son métier d'infirmière, et ce qu'elle considérait parfois comme une maladie.

J'ai tout le matériel nécessaire pour les systèmes de sécurité, alarmes, caméras, détecteurs de mouvement, nouvelle technologie comme ancienne. Vu que pour la plupart je les ai repris pour en faire ce que je veux, je pourrai te les montrer si tu as peur que je foire ton cambriolage.

Une chose était certaine, elle ne lui montrerait pas son appartement, ce capharnaüm. Elle avait tellement de matériels informatiques, qu'elle avait retouché pour être sûr que cela fonctionne et être sûr que personne ne pourrait venir jusqu'à elle. Elle avait même de quoi ouvrir les portes à la main, enfin à l'ancienne. En fonction de ce qu'on lui demandait, elle achetait le nécessaire. Elle n'était pas à un dollars près. Elle avait une sorte d'ipad qu'elle avait traficoté pour pouvoir les codes, elle avait refais elle même les branchements afin d'avoir ce qu'elle voulait. Alice était une femme qui touchait à tout, et qui aimait ça. Si aujourd'hui elle ne savait pas le faire, demain elle le saurait.

Je ne sais pas quoi te dire, c'est en fonction de la situation et de ce qu'on veut de moi. J'ai toujours un plan, je n'y vais jamais sans connaître par coeur les lieux et toutes les informations que l'on me donne. Je suis agile, discrète quand je ne suis pas en talon, et j'ai de quoi me défendre en cas de pépin. Je me débrouille en informatique, et je sais courir vite quand la situation le demande...

Soupirant, elle arrêta finalement de se montrer aussi aguicheuse. Buvant une gorgée de champagne, elle ajouta amusée par ce qu'elle allait dire. Il était vrai qu'elle voyait cette soirée comme une soirée d'embauche. Enfin, plutôt louche la soirée, sur un bateau, loin de tout ... Si elle n'était pas une femme posée et qui prenait du recul fasse à la situation, elle aurait envisager que Coddy n'était qu'un pervers qui voulait s'envoyer en l'air avec cette pauvre infirmière. Quoique, rien que le terme infirmière mettait plus d'un homme dans un état second. Mais vu comment le tuneur était, elle ne le pensait pas ainsi. Ça serait alors à elle de le réchauffer ^^

J'ai vraiment l'impression de passer un entretien d'embauche, c'est très étrange, Coddy... N'avions nous pas toute la soirée pour parler affaire ? Vu que je n'ai plus à protéger mon identité... Nous avons ce très bon champagnes, la mer tout autour de nous, et un ciel resplendissant et parler boulot rend tout cela très amer ...

Pour une fois, elle parlait tout à fait naturellement. Finit les sourires charmeurs, même si cela venait tellement naturellement chez elle. Elle tapota le canapé (si on peut appeler ça comme ça) pour lui proposer de s'asseoir à côte d'elle. Après tout, Alice n'allait pas le manger, c'était plutôt lui qui était en position de force!

Je l'écoute me parler de ses méthodes de travail et visiblement elle sait de quoi elle parle. On croirait entendre Harry parler de moteurs, de châssis ou de freinage. Pas une hésitation dans sa voix, pas même lorsqu'elle parle de ses méthodes au delà des outils techniques dont elle dispose. Je pense que si je me place sur le plan de ses capacités, je n'ai pas misé sur le mauvais cheval, reste à savoir si elle ne mordra pas un jour la main qui la nourrit. J'ai du mal à faire confiance à une voleuse professionnelle comme elle, ce n'est pas pour rien que j'ai bien pris gare à ne pas lui montrer le code de l'alarme de la capitainerie.

Ses yeux sont magnifiques et j'ai de plus en plus de mal à résister à la façon aguichante qu'elle a de s'adresser à moi. Je suis en colère contre Mary et je n'ai pas envie de la revoir pour l'instant alors que je pense que je me suis grillé pour de bon auprès de Lynn qui m'évite depuis que je l'ai larguée au terrain vague. Je ne vois rien qui pourrait m'empêcher de m'amuser un peu avec l'infirmière en chef qui se trouve sur mon bateau. C'est vrai que notre entrevue est un peu trop formelle et s'apparente beaucoup à un entretien d'embauche mais pour moi, elle a toutes les qualifications pour que je fasse appel à ses services. Lorsqu'elle tapote sur le coussin à coté d'elle, je comprends très bien l'allusion et ne me prive pas pour m'installer à coté d'elle. Je me doute bien de ce qu'elle a en tête mais je ne sais pas jusqu'où je suis prêt à aller avec elle ce soir.

On va laisser les affaires de coté pour l'instant, je sais ce que je voulais savoir, et profiter du calme.

Je passe mon bras derrière les épaules d'Alice et étends mes jambes avant de boire une gorgée de Champagne. Il aurait gagné à être un peu plus frais mais il se laisse boire quand même avec plaisir. La nuit est fraiche mais après la chaleur lourde de Trinity City, c'est loin d'être désagréable. J'engage la conversation avec Alice sur un sujet sans aucun rapport avec son métier ou ses talents de voleuse.

Qu'est ce que tu fait pendant ton temps libre? Tu ne dois pas passer ta vie à voler.

J'ai passé le test haut la main alors, murmura-t-elle lui faisant un clin d'oeil.

Pour l'instant, pour l'instant? Qu'avait-il à lui dire encore à lui dire? Ne suffisait-il pas qu'il lui donne le dossier afin qu'elle puisse l'analyser dans les moindres détails, voir les failles, voir le matériel dont elle aurait besoin ? L'invitation acceptait par le bel homme, il ne se gêna pas pour passer un bras derrière ses épaules. Parfait. Alice sourit simplement, pour une fois, sans que cela soit de son éternelle manière aguicheuse. A croire que les sourires lui collaient à la peau. C'était une façon d'être, qui apparemment fonctionnait bien avec la gente masculine.

S'appuyant sur le siège confortablement, elle posa sa tête contre le bras de messire Coddy, pour regarder le ciel quelque instant. Pas un pet, pas un nuage. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas observer les étoiles, jamais d'ailleurs ... C'était jolie, aucune lumière ne venait ternir ce ciel étoilé. Le bel homme lança le sujet, tant mieux, Alice n'était pas très douée pour lancer ce genre de sujet. Autant dire que personne ne la comprenait. Elle aimait, voir même adorait parler boulot, et pourtant, elle se lançait dans un genre de conversation qui la passionnait au point de l'ennuyer …

Réfléchissant, la mine songeuse, la voleuse se demandait ce qu'elle faisait en dehors de son travail. Pas grand chose.

Et bien, je … euh … A vrai dire mise à part mon travail et mes heures sup: pas grand chose. D'accord, je passe une grande partie de mon temps libre à voler de pauvres personnes mais quoi, je vis seule et je n'ai même pas de chat pour jouer la vieille fille. Quand je ne suis pas en train de bidouiller mon matériel, je m'ennuie un peu...

Elle eut un rire léger puis la voleuse termina sa coupe de champagne. A s'entendre parler, elle n'avait pas vraiment de hobbys, elle n'avait pas de quoi s'occuper. Pas vraiment d'amis puisque c'était des personnes qui travaillaient avec elle. Il y aurait une personne qui aurait pu être un ami mais ils étaient toujours en train de se faire la guerre quand il ne travaillait pas ensemble. Mais cette personne faisait partie du passé. Cela faisait bien un an qu'il n'avait pas refait surface. Donc, oui sa vie était triste et monotone. Bourreau de travail qui essaie de s'occuper du mieux qu'elle peut. Touche à tout, elle arrivait à passer ses soirées sur du nouveau matériel pour savoir comment cela marchait. Cela la poussait à repenser à sa voiture qu'elle avait du lâcher pour des raisons encore bien mystérieuse. Et pourtant, elle avait passé du temps dessus, à la bichonner...

Et toi j'imagine qu'entre ton gang, tes affaires de business man, tu ne dois pas avoir beaucoup de temps libre, disait-elle en le regardant aussi innocemment que possible.

La belle connaissait un peu l'homme, de réputation mais aussi parce qu'elle était là depuis suffisamment longtemps pour savoir ce qui se passait. Quand ce n'était pas des infirmières qui parlaient, c'était dans les bars et avec son jolie minois, sa discrétion, elle entendait beaucoup de conversation ... Ajouté à cela ses connaissances en informatiques, mais cela ne lui permettait pas d'être un hacker hors pair.

Je trouve ça triste qu'une aussi jolie femme qu'elle ne prenne pas le temps de vivre tout simplement. Alors que je l'écoute m'exposer le vide de sa vie privée, je laisse mon bras sous sa tête et termine ma coupe de champagne avant de la poser à coté de la banquette. L'endroit est calme, loin du rythme haletant de la ville qui fini toujours par me peser si je ne prends pas la précaution de décompresser de temps à autre. Et avec ce qu'il s'est passé ce soir, j'en ai bien besoin. Je n'ai pas envie de me prendre la tête encore une fois pour aujourd'hui et être en compagnie d'Alice me convient très bien. Qui n'aimerait pas être en compagnie d'une jolie brune avec d'aussi magnifiques yeux bleus?

Lorsqu'elle me questionne, je me rends compte que la réponse actuelle est bien différente de celle que j'aurais pu donner il y a quelques mois. Auparavant, j'étais occupé sur tout les fronts mais désormais, les 66ers peuvent très bien se passer de moi pour quelques jours tant que des décisions importantes ne sont pas à prendre, le port de plaisance n'a pas besoin de moi pour fonctionner, l'équipe en place fait ça très bien. Il n'y a guère que Trinity Performance qui me prenne beaucoup de temps mais c'est aussi parce que je le veux. Mes rentrées d'argent n'ont jamais été aussi hautes mais je n'arrive pas à couper les ponts avec la mécanique et les courses de voitures. C'est une passion qui finira certainement un jour par me bouffer mais je ne peux pas faire autrement. Tout en regardant les étoiles, je lui donne une réponse qui résume parfaitement ma situation actuelle.

Les 66ers sont en place, je n'ai plus beaucoup de boulot de ce coté là... Quand à mes entreprises, il n'y a que le garage dont je m'occupe vraiment, ce qui me laisse du temps libre pour...

J'allais dire pour le passer avec ma copine mais avec ce que Mary m'as joué comme sale tour ce soir, je doute qu'elle le soit encore. Je n'apprécie pas vraiment la trahison.

... m'amuser sur la piste avec mes bagnoles. Et puis, être le patron a des avantages, je peux moduler mes horaires comme je veux.

Prendre ma journée sur un coup de tête ne me pose pas le moindre problème. Harry et Tom sont parfaitement capables de faire tourner le garage en mon absence. Ce n'est pas pour rien que ces deux là sont responsables d'atelier. Quelques instants de silence ponctuent mon monologue alors que je change de sujet sans vraiment m'en apercevoir.

Ca fait du bien de changer un peu d'air loin de la ville.

Cette reflexion vient de m'échapper, mais c'est vrai que ça me fait du bien de me retrouver là en charmante compagnie sans la moindre responsabilité.

C'était tout le contraire. Alice ne l'aurait pas imaginé ainsi, mais le tuneur avait encore du temps libre à le consacrer à sa passion. Il avait hésité un court instant sur ce qu'il faisait. Peut-être ne disait-il pas tout, mais qui lui en voudrait de ne pas tout dire. Le regardant inspecter le ciel, elle n'arrivait pas à détacher son regard du bel homme. Elle l'écoutait attentivement, buvant ses paroles afin de ne pas en perdre une goutte. Alors qu'il terminait son petit discours, son sourire laissait apparaître une certaine tendresse pour lui. Ö comme elle n'aimait pas ça... Elle l'enviait de pouvoir faire ce qu'il aimait. Bien sûr la voleuse aimait son travail plus que tout, mais elle n'avait rien qui puisse lui permettre de dire « j'aime ça », ou même de la reconnaître dans une activité particulière. Enfin, si le vol, mais voler des portes feuilles étaient loin d'être bon pour sa notoriété.

Tu as du persévérer pendant longtemps pour en arriver là. Tu ne ressembles pas à ses gosses de riches qui mangent avec des fourchettes en or, murmura-t-elle doucement posant à son tour sa coupe de champagne non loin de celle de Coddy

Finalement, elle rejoignit à son observation, reposant sa tête, soupirant d'un malin plaisir à être bien et détendue. Elle ne pensait pas se sentir ainsi ce soir. La fraîcheur de l'endroit, le calme faisait qu'elle avait presque l'impression de déranger en parlant. L'entendant, elle sourit à nouveau, il était bien vrai que c'était agréable d'être là. Et elle le fit remarquer à son tour, mais la belle n'avait rien d'autre à ajouter. Autant profiter du calme de l'endroit. Il semblait que les deux en avaient besoin. Lui pour ne penser à rien et elle, évacuer tout le stresse que l'hôpital pouvait offrir.

Oui, c'est bon d'être dans ce genre d'endroit... souffla-t-elle fermant les yeux quelques instants.

Elle retenait ses gestes et pourtant certaines idées se promenaient bien sagement dans son esprit. La voleuse ne voulait pas qu'il l'a prenne pour quelqu'un d'entreprenant, ce qu'elle était bien évidemment, mais Alice avait l'impression qu'il voulait simplement se détendre et que cela soit avec elle ou seul, cela n'aurait pas changé grand chose. Après tout, elle pouvait se tromper, mais une certaine envie la démanger. Seulement, elle pensait aussi, contrat, argent, suivis de prêt à Lotus … Patience, patience ….

A la mort de ma mère, je n'étais qu'un étudiant qui bossait à coté dans un garage pour se payer sa bouffe. On vivait ensemble avec Jenn pour économiser aussi un loyer même si par la suite nous nous sommes fiancés. Je ne demande encore comment je suis arrivé à obtenir mon diplôme en même temps que ma blonde. A l'époque, chaque pièce que j'achetais pour ma Charger l'était au meilleur prix possible et il n'était pas rare que je compare les prix entre une bonne dizaine de speedshops différents avant d'acheter. Je faisais aussi du black sur les caisses des potes pour me faire une peu plus de fric. L'autre source de financement était aussi les paris sur les courses que je courais, mais à l'époque les rentrées étaient plus aléatoires. On ne peut pas dire que j'étais un gosse de riche qui faisait des runs parce qu'il n'avait rien de mieux à faire. J'ai toujours été attiré par la mécanique et les sonorités rauques des V8, j'ai besoin de l'adrénaline que me procure la conduite rapide. J'ai bien piloté dans le circuit légale pendant un an à Atlantic City avec l'appui des 66ers mais les règlements à respecter sur les voitures étaient trop contraignant pour moi. Je préfère ma façon actuel de courir, pas de limites à part les miennes et celles des pièces en vente dans le commerce. En une décennie, les choses ont bien changé mais parfois je n'ai pas le sentiment d'avoir réussi ma vie pour autant même si je me suis construit une belle collection de bagnoles et un petit empire dans les affaires. Le gamin sans famille a réussi à se faire un nom.

Je ressasse en silence mon passé et ce qui s'est passé depuis le retour de Mary à Trinity City. Ma vie s'est déroulé en douceur, course après course, voyage après voyage, j'ai couru aux quatre coins du pays et je pensais ma vie stabilisé à TC mais depuis que Mary a refait surface, tout a été chamboulé. En temps normal, j'aurais dragué Alice, surtout avec un corps et des yeux aussi magnifiques, mais ce soir je ne suis pas d'humeur. J'ai encore une fois le cul entre deux chaise car je ne sais plus si je peux encore considéré la photographe comme ma régulière. Le poids de la tête d'Alice contre mon bras me garde en prise avec la réalité et même si je ne l'ai pas invité dans l'espoir de la mettre dans mon lit ça me fait du bien d'être en ravissante compagnie, surtout qu'elle n'est pas de celle qui l'ouvre pour un oui ou pour un non pour raconter la première connerie qui lui passe par la tête. Le calme de la crique a quelque chose de réconfortant, le bruit des vagues sur la plage ajoute à la sérénité du moment, pas de cris, pas de larmes, pas de hurlements, rien que du calme. Ca faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé d'être vraiment au calme comme ça.

Je ferme les yeux, pose ma tête derrière et attire Alice contre moi pour dégager mon bras qui commence à être légèrement engourdi. J'en connais une qui pousserait des hurlements à me voir comme ça mais après ce qu'elle m'a fait ce soir devant mes gars et tous les Flamz-Up, je n'ai pas le moindre scrupule à avoir une autre femme dans mes bras.

Le bruit des vagues, le silence loin de la violente cacophonique de la ville mettait la jeune femme dans un état second. Il lui manquait toujours quelque chose dans sa vie de tous les jours, que cela soit un sac, un rouge à lèvre ou tout simplement de beaux billets verts. Mais se retrouver là, sans rien, loin de tout, tout disparaissait au point même de penser vivre ainsi pour le reste de sa vie. Pensée extrême mais bien présente dans sa tête.

Alors que le silence battait son plein, Coddy l'approcha de lui et la voleuse ne rechigna pas son action. Se laissant entrainait, Alice en oubliait même son plan. Elle ne se priva pas pour poser sa tête contre son épaule, son visage s'engouffrant légèrement dans le creux de son cou. Son action avait été utile, la brune aux yeux bleus n'avait pas froid mais elle n'avait pas chaud non plus. Sa petite veste qui accompagnée la robe n'était pas faites pour la réchauffer. Contre le bel homme,

Le temps passée lentement mais sûrement et la voleuse prise d'un petit vent de folie, ou tout simplement d'une envie d'irrésistible de gouter à ses lèvres. Se relevant légèrement, elle posa délicatement une main sur la joue du tuneur et donna un simple baiser, plein de gratitude. Une fois finis, et même si elle pouvait regretter que cela ne soit que de courte durée, Alice le regarda quelques instants dans les yeux, de la façon la plus neutre possible avant de se réinstaller confortablement contre lui, se rapprochant un peu plus encore.

Cela n'aurait pas de conséquence à ses yeux, et elle espérait que cela n'ait pas de conséquence pour le bel homme. Ce n'était qu'un baiser à après tout. C'était un peu comme être satisfait ou remboursé. Coddy était en train de poser une colle à la jeune femme. Rare était les fois où elle ne comprenait pas. Autant il n'était pas compliqué, un homme ne résistait pas longtemps à son jolie minois, surtout que tout était là pour. Et pourtant l'homme ne prenait pas les devants, il devait avoir autre chose en tête. Et la brune pensait immédiatement à cette beauté fatale qui discutait avec Walston. Et cela avait été sans remord que la voleuse avait embrassé le bel homme. Pris ou pas pris, ce n'était pas son problème, le scrupule? Alice ne connaissait pas.

Enlevant ses chaussures sans bouger, elle ramena ses jambes près d'elle, avant de fermer les yeux et profiter du moment présent. Observer les étoiles s'étaient bien, magnifique même, mais son esprit était en train de s'emporter …

Je suis bien, au calme, avec une belle femme pour me tenir compagnie, beaucoup d'hommes aimeraient être à ma place mais les images qui me trottent encore parfois dans le crâne ne font que gâcher l'instant. Il fait un peu frais, mais après la chaleur étouffante de la ville en journée, c'est très agréable. Soudain, Alice me surprend avec un baiser que je n'attendais absolument pas. D'habitude c'est moi qui prends les devants mais cette fois ce n'est pas le cas. J'aime qu'on me surprenne d'habitude mais j'avoue avoir eu ma dose ces dernier jours avec Mary. Visiblement, le baiser n'était le prélude à rien de plus pour l'instant puisque la voleuse revient se blottir contre moi, ce qui me convient très bien, je ne suis franchement pas d'humeur à batifoler même si l'invitation à monter à bord pourrait prêter à confusion. J'avais juste envie d'être en charmante compagnie.

A regarder les étoiles sur cette banquette, je commence à avoir mal au dos alors qu'à l'avant il y a un endroit dédié à la bronzette, on y serait quand même mieux installés pourvu que j'aille chercher une couverture dans la cabine. Je demande à Alice de m'excuser un instant avant de disparaitre à l'intérieur du bateau. Dans le placard, j'attrape une large couverture et remonte sur le pont avant d'attraper la brune aux yeux bleus par la main, pour qu'elle me suive, sans lui demander son avis.

Viens avec moi, on sera mieux là-bas.

Je l'emmène jusqu'à l'espèce de matelas prévu pour la bronzette et m'installe dessus avant d'imiter le geste qu'Alice à eu à mon intention sur la banquette pour l'inviter à s'allonger à coté de moi. Cet endroit est bien plus confortable pour regarder le ciel étoilé que la banquette. Pendant qu'elle s'installe, je déplie la couverture pour qu'elle n'ai pas froid. Même si je n'ai pas froid, je sais que les femmes ont une fâcheuse tendance à être frileuse et la tenue ravissante que porte Alice n'est pas vraiment indiquée pour résister au froid.

Où allait-il? Et qu'est-ce qu'il allait faire? Il allait chercher de quoi se protéger hein?! Même si Alice n'était pas franchement pour s'envoyer en l'air, pour ne pas utiliser des termes plus corrects, elle fermerait les yeux pour une fois. Prenant ses chaussures en main, vérifiant dans son sac si elle avait son nécessaire, elle le reposa avant que Coddy ne revienne avec … une couverture? Quoi, c'était tout? Les hommes étaient bien compliqués parfois, on critique souvent les femmes mais eux sont parfois des mystères.

Un regard amusée pour ne pas monter son impassibilité, il lui tendit la main pour l'amener vers ce qu'était un matelas qui était utiliser pour faire bronzette. Elle aurait pu lui demander pourquoi mais Alice n'allait pas faire la prude. Il tapota le matelas comme elle avait fait tout à l'heure, ce qui la fit sourire encore une fois amusée de la situation. Pourtant la voleuse était songeuse. Elle ne comprenait pas. Il était un vrai mystère. Autant les hommes, dans la généralité, auraient profité de la situation depuis un long moment, autant lui, elle se demandait ce qui se passait. Et pourtant il n'était pas passé du côté obscur de la force, non, il y avait bien cette femme avec Walston qui semblait bien l'avoir mis en rogne.

S'installant à sa tour, elle ne se colla pas contre lui, voyant la couverture dédié à cette tâche ardus de la réchauffer. Elle était juste là pour ça. Regarder les étoiles et ne rien faire. Alors Alice se demandait

Elle n'allait pas le faire chier, il avait eu sa dose aujourd'hui, il était facile de le comprendre. Alice n'était pas une femme chiante, enfin dans certain cas-ci mais pas pour ce qui concernait la gente masculine. Plus on la laissait tranquille, mieux c'était.... Cependant la belle, lorsqu'elle ne comprenait pas ce qui se passait, aimait savoir pourquoi. Pourquoi il ne lui sautait pas dessus? Ses vêtements n'étaient difficile à enlever (même si elle serait capable de le tuer s'il l'âbimer), et elle n'était pas difficile, même si cela faisait longtemps, trop longtemps qu'elle n'était pas passée à la casserole pour ainsi dire. Le mode d'emploi était toujours le même après tout.... Se relevant en partie pour imposer sa vue au bel homme, l'empêchant d'observer le ciel, elle murmura sur un ton très calme, mais pourtant songeuse. Sa voix remplis de sincérité, pour une fois.

Qu'est-ce que tu veux ? J'analyse le genre humain et son comportement qui ne varie que très rarement, autant toi, je ne te comprends pas...

Je m'allonge en passant mes mains derrière ma tête et continue à contempler les étoiles tandis qu'Alice s'installe à coté de moi. J'aurais pensé qu'elle reviendrait contre moi mais au lieu de ça, elle garde ses distances. Cela m'importe peu, mes démons m'accompagnent ce soir et de toute façon je n'ai pas la tête à une partie de jambes en l'air. Soudain, elle se redresse et viens placer son visage au dessus du mien, m'empêchant de regarder la voute céleste. Pourquoi les femmes ne la ferment jamais quand on veut du silence? Il faut toujours qu'elle comprenne tout ce qu'il se passe... Elle ne me comprends pas... j'ai un sourire triste qui me vient en entendant ça, elle n'est pas la seule à ne pas comprendre. Ce que je ne comprends pas, c'est le comportement de Mary, mon erreur d'avoir laissé partir Jenn il y a dix ans, l'autre erreur d'avoir largué Lynn il y a quelques semaines. A vrai dire, je ne comprends pas grand chose ce soir. Me dégageant de l'emprise des profonds yeux bleus de la voleuse, je me redresse pour m'asseoir avant de prendre la parole. C'est peut être le moment de vider mon sac, une quasi inconnue, même si je sais parfaitement que je prends des risques en lui parlant.

Tu me demandais qui était la femme qui parlait avec Walston au Macumba. J'ai largué une femme avec qui j'étais bien pour elle et ce soir elle ma planté un couteau en plein milieu du dos. En ce moment, j'accumule les conneries niveau relations intimes. Maintenant, ce que je veux... j'n'en sais rien. J'ai besoin de calme et j'avais pas envie d'être seul.

Je n'ai jamais été un solitaire, même lorsque j'ai besoin de faire le point je vais discuter avec mon ancien mentor ou je vais passer le weekend chez Jud à Coldwater mais ce soir je n'avais pas envie de me retrouver en tête à tête avec un vieux poilu, la compagnie d'une belle femme comme Alice est bien plus agréable à l'œil. Je me retourne vers elle et lui parle honnêtement, sans détour, comme elle vient de le faire avec moi.

Je ne vais pas te baratiner, tu es une femme ravissante et en temps normal j'aurais tenté pas mal de choses pour t'entrainer dans un lit, ou ailleurs, mais ce soir je ne sais plus où j'en suis. Trop de choses me tournent en boucle dans la tête.

Je me tâte la poche du pantalon à la recherche de mes clopes et de mon briquet avant de me lever et d'aller m'appuyer contre le bastingage. Je m'en allume une et exhale la fumée en une longue et lente expiration avant de continuer l'explication.

Je suis désolé si tu ne me comprends pas, mais de toute façon il n'y a pas grand chose à comprendre, je me sens trahi et ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé.

Je ressent vraiment le poids d'une profonde trahison. Comment une femme qui dit m'aimer peut prendre ma sécurité aussi à la légère avant d'aller tailler une bavette avec mon pire ennemi comme si elle le connaissait depuis des années. Je suis aux antipodes d'être de bonne humeur, un mélange de frustration et de colère s'est emparé de moi sans que je ne puisse rien faire pour y changer quelque chose.

Un sourire triste apparu sur le visage de Coddy. Oups, encore une fois elle avait fait une bourde. Mais qui était cet homme sentimentale! Était-ce vraiment un homme? La voleuse avait eu son flot d'emmerde avec la gente masculine pour penser cela. Elle s'était toujours retrouvée face à ces hommes où virilité rimé avec force et où la femme n'avait pas son mot à dire. Certes, elle les avait toujours eu à la fin, récupérant ce qu'elle voulait à la fin. Mais des hommes gentils comme Coddy, qui n'était pas un flot égocentrisme et de machisme, semblait se faire rare dans le carnet de la belle voleuse. Ce dernier se releva, obligeant l'infirmière à se pousser pour ne pas se cogner contre lui.

Alice l'écouta attentivement, sentant qu'elle était tombée sur un nid de guêpes. Il déballait ainsi et le plus naturellement du monde ce flot de paroles qui devait le peser depuis quelques temps maintenant. Elle resta silencieuse le temps qu'il parlait, son visage donnait l'impression de s'en vouloir de ce qu'elle avait dit. Alors qu'il répondait à la question qu'elle avait posé, du moins dans l'idée qu'elle s'était faite de lui, et des hommes en générale. Elle semblait être à son tour perdue. Comment réagir, comment une vil fourbe comme cette beauté fatale devait réagir face à un homme qui déballait son sac ainsi. D'habitude il ne faisait jamais cela. Mais dans un sens, la belle aux yeux bleus l'avait un peu voulu, et encore une fois c'était nouveau pour elle.

Au moins, ça a le mérite d'être claire, murmura-t-elle son visage plein d'empathie pour le bel homme, le regardant sortir son paquet de clope, se lever pour s'en griller une.

A cet instant, Alice s'en voulait vraiment car elle les avait coupé dans cet instant de paix, ce n'était pas une façade. Se mordant les lèvres, alors qu'il avait le dos tourné, la question venait dans son esprit : que devait-elle faire bon sang? Elle ne s'était pas entraînée pour gérer ce genre de situation. Elle se retrouvait souvent face à des patients qu'elle ne reverrait pas avant un moment. Lui était dans un sens son patron et elle le reverrait, espérons le, souvent.

Une chose était certaine, elle avait bien eu raison sur la belle brune qui était avec Walston. Devait-elle lui dire l'impression qu'elle avait eu en les voyant tous les deux? Non, ce serait enfoncer le couteau dans la plaie et Alice avait bien compris qu'il ne faudrait plus faire ça, dorénavant. Enfin pour cette soirée. Même ces charmes ne marchaient pas ici, elle était un peu désarmée car même son empathie professionnel, que demandait son vrai métier, ne pouvait l'aider, car il fallait apprendre à positiver, à rester impassible. Et la belle n'avait pas envie de le laisser ainsi.

On est vraiment des chiennes parfois, murmura-t-elle comme si c'était une banalité, sans pour autant rire de cela.

La situation le demandait. Que pouvait-elle dire d'autres? L'être humain était déterminé et savi ce qu'il voulait. Cette jeune femme avait décidé de le faire chier et elle avait gagné. S'asseyant à son tour, le laissant en paix quelques temps, avant de se lever lentement et silencieusement, s'approchant de lui. Elle passa un bras autour du sien, et posa sa tête contre son épaule, le laissant fumer en paix. Elle murmura dans un souffle un simple:

Excuse moi.

La voleuse le regarda quelques instants avant de plonger son regard dans le noir de l'océan.

C'est dingue comme on fini toujours par blesser les autres à un moment ou un autre, même sans le vouloir. J'ai fait du mal à Lynn en la quittant pour Mary puis s'est Mary qui en a fait autant avec moi au Macumba. Malgré la tristesse et la colère qui se sont emparé de ma tête ce soir, ça me fait du bien de déballer mon sac devant Alice. Parfois il est plus facile de parler à quelqu'un que l'on connait mal voir pas du tout plutôt qu'à quelqu'un qui nous est proche. Je ne sais pas quel jugement elle porte sur moi et je m'en fout comme de mon premier moteur. Je suis complètement perdu ce soir et avoir cette jolie brune aux yeux bleus en ma compagnie me remonte en quelque sorte le moral. Alors qu'elle revient se blottir contre moi en s'excusant, je tire toujours sur ma clope mais finalement je ne la termine pas et la jette à la flotte.

Laisse tomber, tu n'y es pour rien.

Je dégage mon bras et enlève ma veste avant de la poser sur les épaules de la voleuse. Vu le frisson que j'ai l'impression d'avoir vu passer chez elle, je pense qu'elle a plus besoin d'une veste que moi. J'en profites pour lui frictionner un peu les bras dans l'espoir de la réchauffer un peu sans la moindre arrière pensée. Je suis à cent lieux de la moindre pensée lubrique ce soir.

C'est moi qui me prends la tête à cause de mes conneries.

C'est tellement plus simple de vivre à fond au volant d'une bagnole. La moindre erreur est rattrapable pourvu qu'on connaisse sa bagnole et même à 200km/h, rien n'est capable de me mettre en vrac à ce point là. J'en suis à me demander si je pourrais un jour m'engager sérieusement avec une femme. Ce fut un fiasco avec Jenn alors que notre amour n'était pas en cause et avec Mary l'échec est encore plus retentissant. Comme dis le proverbe, il vaut mieux être seul que mal accompagné.

Tu veux t'allonger encore un peu ou je te ramène?

Je lui laisse le choix car j'hésite fortement entre les deux. Le calme de l'endroit me fait du bien et je n'ai pas envie de rentrer à terre mais avec l'ambiance qui vient de s'installer ces dernières minutes je pourrais comprendre qu'elle veuille rentrer.

[désolée du temps de réponse ^^]

Il jeta sa clope sans même la finir. Tant mieux, fumer c'était mal ! En tant qu'infirmière, elle devait faire passer le message mais en même temps, le trois quart du personnel qui travaillait avec elle était fumeur. Alors bon. Il se détacha de la belle pour enlever sa veste et la poser sur ses épaules. Ils étaient tous les deux face à face, et ce geste lui arracha un sourire léger. Alors qu'il activait à la réchauffer, elle ne le lâchait pas du regard. Il avait bien compris qu'Alice avait froid, même si elle ne voulait pas trop le montrer.

Murmurant un simple merci, le tuneur lui expliqua rapidement qu'il se prenait trop la tête avec toutes ses histoires. Les relations amoureuses étaient compliquées, personne ne pouvait vivre un conte de fée. Et Coddy était tombé sur une garce. Mais après tout, tout le monde faisait des erreurs, de mauvais choix, mais tout pouvait être rattrapé à un moment ou un autre. C'était comme cette chanson qu'elle avait entendu à un concert, une brunette aux yeux bleus qui parlait d'une route qui se séparait en différents chemins sur un rythme de blues (^^). Cette musicienne avait bien cernée le problème et Coddy correspondait parfaitement bien à cela.

Le bel homme lui laissait le choix de rester là ou rentrer. Si elle ne pouvait pas avoir plus ce soir de lui, autant rentrer, ce n'était pas la peine de forcer les choses. Mais pourtant, Alice laissa sa langue fourcher.

Et bien … allez viens.

Elle lui attrapa la main délicatement, main qui était rugueuse. Cela était certainement dû aux heures passer à faire joujoue avec ces moteurs. Puis la belle l'entraina avec elle vers le matelas. Une fois installer, elle se blottit à nouveau contre lui sans lâchait sa main. Il voulait profiter de ce moment de calme, malgré la tension qui s'était installée et Alice allait lui donner ce moment de paix. Ils auraient le temps de retourner sur la terre ferme, de retrouver leur monde d'emmerdes et de joies.

Autant profiter de ce moment, non? Avait-elle dit en ce collant contre lui.

S'il n'avait pas l'intention de se jeter sur elle, autant profiter du peu de chaleur humaine qu'il pouvait lui apporter. Pour une fois qu'un homme n'avait pas de penser lubrique. Étrange à ces yeux mais loin d'être désagréable.

Elle a raison, profiter encore un peu calme de l'endroit n'est pas une mauvaise idée. Rien de bien ne m'attends en ville, tous les tuneurs sont au Macumba ce soir et le terrain vague sera désert, pas même un tocard à défier à coup sûr. Et puis la compagnie d'Alice n'est absolument pas désagréable. Je me laisse emmener par la main jusqu'au matelas sans rien dire, n'importe quelle phrase serait vaine de toute façon. J'ai dis ce que j'avais sur le cœur et, bien que cela m'ait fait du bien, je ne suis toujours pas d'humeur à causer à tort et à travers.

Lorsqu'elle se blottit contre moi, je passe mon bras autour d'elle et l'autre sous ma tête. Mon regard se perd à nouveau au milieu des étoiles. Je me fait à nouveau la reflexion que le ciel est bien différent de celui qu'on peut observer de la ville. Ici, les étoiles semblent s'être multipliées. J'essaie de me souvenir du nom des constellation que notre voisine m'avait apprises sur le toit de notre immeuble lorsqu'elle me gardait les soirs ou ma mère travaillait tard, mais tout cela est bien trop loin. Je me souviens des plus classiques, comme la grande ourse ou Cassiopée mais les autres étoiles ne sont que des taches lumineuses pour mon regard novice. Malgré cela, contempler la voute étoilée a quelque chose d'apaisant et d'agréable après la soirée pourrie que je viens de passer. Je ne regrette pas un instant d'avoir pris le bateau pour faire cette petite balade en mer.

Alice... qu'est ce qui t'a poussée à venir sur mon bateau alors que l'on ne se connait pas.

Question stupide s'il en est. Je doute bien qu'elle n'est pas montée à bord pour tricoter mais au delà de sa réponse, c'est plus sa façon de répondre qui m'intéresse. J'ai envie d'en savoir un peu plus sur elle sans arriver à savoir si c'est un intérêt purement professionnel ou non. Après tout, elle est plutôt jolie et ses yeux pourraient amener un saint à se damner. Si je savais ou j'en suis avec Mary, j'aurais pu essayer de séduire Alice mais je suis complètement perdu ce soir et je n'ai pas la tête à ça.

Une douce chaleur envahissait lentement son corps. Était-ce le bonheur d'être au calme et de ne plus penser à rien? Ou bien était-ce simplement la chaleur que renvoyait Coddy? Cette seconde réponse était fort probable. Elle ne cherche plus à regarder les étoiles mais elle garde les yeux fermés, tenant toujours la main libre du tuneur. Sa tête posé contre son épaule, elle se sentait parfois partir mais certaine penser la ramener doucement dans la réalité.

Coddy interrompit cette fois-ci, le silence. Elle poussa une sorte de soupire qui n'en était pas un. C'était plus une réponse de fatigue qu'autre chose. Elle ouvrit les yeux et le regarda d'où elle était, ne répondant pas tout de suite. Pourquoi était-elle monté à bord? Pourquoi avait-elle accepté? Etait-elle folle? Peut-être mais la belle brune avait toujours un plan en tête et même s'il y aurait quelque contre temps, elle arriverait au terme. Et même si elle pouvait se mettre en danger, Alice était plein d'assurance …

L'amour du danger? Disait-elle sans même réfléchir, un sourire se dessinant sur ses lèvres mais elle continua sur une autre lancée. J'ai beau être une voleuse dans l'âme, je n'en reste pas moins une infirmière. Et vu l'état dans lequel t'as mis cette femme, il était de mon devoir de te réconforter (petit rire) Aider les gens que cela soit d'une manière ou d'une autre fait partie de mon boulot et j'aime ça. Tu as beau être mon nouveau patron, si on peut appeler ça ainsi, voir une personne en détresse alors que je suis là... je ne peux pas l'accepter. Même si je dois l'avouer, je ne câlinerai pas mes patients, et même si j'aurai souhaiter un peu plus... ajouta-t-elle un sourire en coin dans le creux de l'oreille du bel homme, phrase plein d'énigme mais tellement lisible.

Il fallait l'avouer, il y avait quelque chose de plus fort que de la simple curiosité. Faire le bien autour d'elle avait longtemps été important même si aujourd'hui cela semblait être obsolète avec une activité comme voleuse.

Et après tout, elle ne connaissait rien de lui. Il aurait très bien pu être un tueur à gage fou furieux qui aurait pu la tuer aussi simplement, loin de tous et sans l'ombre d'un soupçon sur lui. Mais Alice connaissait un peu le personnage, par sa réputation et du fait qu'elle ait pu le voir comme un homme réglo. La belle faisait confiance en ses connaissances mais aussi en sa maîtrise des situations qu'elle croyait bien acquise. Elle disait cela dans un simple murmure, envoyant un souffle chaud dans le creux du cou du bel homme.

Puis tu n'es pas le genre d'homme à user de la violence contre une femme. Tu aurais très bien pu laisser ton ami le hargneux, Harry me frappait et pourtant tu l'as calmé. Donc je ne craignais et ne crains rien de ce côté là, Après, le reste s'était prendre des risques, je te l'avoue. J'aurai pu te jeter à l'eau et fuir avec le bateau, ça c'est dans mes cordes, et comme si m'empêcher de voir le code allait m'empêcher de le trouver ...

Ayant l'impression qu'il allait la soupçonner, elle ajouta calmement peu après.

T'en fait pas, je n'en ai pas l'intention.

Si elle voulait, elle pouvait le faire, mais il saurait que c'est elle. C'était peut-être une tentative pour lui montrer qu'il pouvait avoir confiance en elle. Qu'elle ne toucherait pas à sa petite vie et à sa petite fortune, fortement intrigante, il fallait le dire mais Alice savait faire la part des choses. Ne pas toucher à ce qui pouvait lui rapporter. En plus, à priori et à la sortie de cette soirée, elle découvrait un homme fort touchant et attirant. Un homme qui lui avait montré une part que peu de personne pouvait voir. Les larbins ne le verraient pas ainsi. Et la femme qu'il disait avoir lâché pour cette petite peste qui draguait ouvertement Walston, l'avait-elle vu ainsi? Pour l'instant, la jeune femme ne pouvait rien admettre, mais les idées s'implantaient déjà dans son esprit.

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