Ticket gagnant [Coddy McQuarters]

En cette fin de soirée, il est temps que j'aille réclamer mon prix au garage de ce cher McQuarters. Cela fait dix jours que j'ai reçu une lettre à l'adresse de mon salon de tatouage, et autant de jours que le projet n°18 de la Hot Rod Factory m'attend. Je n'aurais pas pensé gagner le premier prix présenté au casino récemment acheté par le même propriétaire du garage "Trinity Performance". Autant dire que la chance frappe à ma porte car j'hésitais justement entre la belle Hemi Cuda et la jolie Mustang Fastback. Par ailleurs, je ne prenais cette loterie au sérieux, ayant vue l'annonce en passant près du Casino j'ai pris celle-ci à la légère en donnant quelques billets vert. Mes neuf milles dollars généreusement échangés contre neuf tickets de loterie m'offre aujourd'hui un véhicule coûtant dans les environs de quatre vingt milles dollars.
Malgré tout, je sais que la Plymouth Cuda, datant des années 72, est taillée pour les pistes de courses, il serait sans doute temps que je m'oriente à ce domaine, rien qu'une fois. J'ignore entièrement quelles sensations cela peut faire. Que ce sois avant ma venue à Trinity City ou pendant, je n'ai couru contre personne sur des pistes de courses; me contentant de vitesses en solitaire ou de courses poursuites avec ces chers et tendres flics.

Je me prépare alors, regardant ma montre je vois que les dix-huit heures approchent. J'enfile un tee-shirt blanc tout en sortant de mon salon, me dirigeant vers ma chambre à l'autre bout du couloir central. J'entre en poussant la porte à l'aide de mon pied droit, prenant ensuite ma veste zippée bleu marine que je mets. Regardant à la fenêtre, je constate que les rayons du soleil couchant peignent le ciel d'un contraste orangé. Je ne cesserai jamais d'apprécier ce moment de la journée.
Soudain, alors que j'ajuste le col de ma veste, quatre coups s'écrasent sur ma porte d'entrée. Je quitte la chambre en fermant ma veste à moitié, vérifiant par le judas de la porte si la personne qui vient de frapper est bien celle que j'attends. C'est bien Yassin, j'enlève la chaîne de sécurité et me dirige vers le salon sans prendre la peine d'ouvrir, mon ami le fait seul en entendant le bruit de la chaîne claquer contre le mur.
Je prends mon Desert Eagle .44 Magnum, le plaçant à la ceinture de mon large baggy en jean délavé, bloquant d'ailleurs mon tee-shirt avec le canon imposant et froid de l'arme. Il faut vraiment que j'achète une arme plus discrète, celle-ci me gêne d'ailleurs mais je ne peux sortir sans. Je n'oublie pas mon paquet de cigarettes, enfonçant celui-là dans le fond de ma poche gauche, tout comme le briquet. Et enfin, je me tourne vers mon vieil ami, tcheakant ce dernier.

Yassin : J'ai laissé le moteur tourner, mon frère.
" Vas-y c'est bon Yass', on est parti "

Il sort dans le couloir tandis que je prends ma casquette Los Angeles bleue au passage avant de fermer la porte à clé. Nous descendons, Yassin me raconte que deux gangstaz se sont fait arrêter en ville par ces chiens de flics locaux, bien sûr. Je ne m'inquiète pas, sachant qu'ils seront relâché rapidement. A chaque fois qu'ils arrêtent des membres du gang, ils sont obligé de les relâcher car ils n'ont pas assez de preuves pour les jeter en taule. Yassin confirme ma façon de penser lorsqu'il m'apprend que les deux Evil'z ne faisaient rien d'important, ils n'ont donc pas été pris sur le fait.
Une fois dehors, nous montons dans sa Cadillac Seville des années 79, une bagnole que j'aime beaucoup aussi.

A peine ai-je le temps de fermer la portière que Yassin s'est déjà engagé sur la route.

Yassin : Alors mon frère, tu me le montrera ton futur bijou hein ?
" Pas de problème Yassin, je me ramène chez toi ce soir avec "
Yassin : J't'attendrai, j'ai rien à faire et comme ça j'prendrai le temps de m'occuper de Kristel... tu comprends.
" Ouais ouais, j'comprends très bien mec "

Nous rions un peu, puis je prends une pochette CD dans mes mains, tournant celle-ci dans tous les sens. Je ne la connais pas, Yassin l'a bien remarqué.

Yassin : C'est un groupe de Gangstaz qui se forme pépère en c'moment, vraiment pas mal d'ailleurs
" Mmmh.. j'aime bien entendre ça "

J'insère le disque dans le lecteur, réglant le son. La musique s'enchaîne, j'écoute attentivement. Du bon gangsta rap comme il se doit, venant tout droit de nos rues, que du plaisir !


Une bonne heure s'est écoulée. Nous voilà déjà à Hawthorn. Yassin roule sur le sentier face au garage. Je le tcheak à notre manière, ajoutant un épaule contre épaule, il me tape dans le dos.

" J'passerai homie "

Je sors, claquant la portière. Je m'avance tranquillement vers le garage, regardant tout de même dans mon porte-feuille si je n'ai pas oublié les tickets gagnants. Heureusement non.
Je franchi la porte du garage, cherchant du regard un quelconque vendeur.

Il y a eu quelque changement dans ce bâtiment, à commencer par le nom du garage. Coddy McQuarters continu de grandir dans cette ville, il ne doit sans doute plus être un inconnu comme avant ou un homme comme les autres. J'entends quelques fois parler de lui suite à certaines courses spectaculaires comme dernièrement celle avec Jack Walston. Il paraîtrait que les 66ers et les Flamz-up sont en froid, malheureusement Walston ne m'a pas prévenu. Pourtant, le Gang Evil Trinity et les Flamz-up sont comme des alliés, et je remarque que je m'affaire beaucoup plus avec Coddy qu'avec Jack. Ce qui n'est sans doute pas normal. Par ailleurs, je crains que les Flamz-up perdent en réputation et en puissance. Depuis que le clan de McQuarters s'est fondé, celui de Walston semble se perdre. En cas de besoin, Walston n'a qu'a me contacter, pour l'instant je continu ce que j'ai à faire d'un point de vue personnel.
Ces derniers temps, je bouge beaucoup et je compte aller plus loin dans un business important. Pour le moment je reste calme, j'ai toujours en tête ce fameux Clash qui ne donne plus aucune nouvelles. Je finirai par l'avoir et après cela, je pourrais m'affairer tranquillement à mes idées.

Rapidement, j'ai la chance de voir McQuarters débarquer devant moi, vêtu d'un bleu de travail sur lequel il essuie ses mains salies. Il vient sans doute de toucher à un véhicule. Comme d'habitude, Coddy me salue et me pose une question à laquelle je suis bien obligé de répondre. Avant tout, je prends mon porte-feuilles et en sort le ticket gagnant. En effet, le premier prix présenté au Casino m'appartient.

" Je viens pour ça, McQuarters, je crois bien qu'un bijou m'attend depuis un moment ! "

Je lui tends le ticket, attendant qu'il le saisisse. Je le fixe, mon regard toujours aussi impénétrable mais beaucoup plus serein aujourd'hui.

Je ne suis pas un grand amateur des quatre roues, les bécanes m'ont toujours plus intéressé. Pourtant, cela ne m'empêche pas d'être satisfait d'avoir gagner à un jeu de hasard. D'autant plus qu'une 'Cuda est une bagnole vraiment intéressante. Il est l'heure que je conduise un vraie voiture, tout en évitant de m'exploser avec. Je sais que ce ne sont pas des véhicules facile à piloter, encore moins à sous-estimer. Quoi qu'il en soit, je ne suis pas du genre à me surestimer devant ce qui m'est inconnu. Je contrôlerais ma conduite jusqu'à ce que je veuille passer aux choses sérieuses. Je ne suis pas non plus du style à me la raconter avec un monstre pareil. Lorsque je l'aurais bien en main, je pourrais montrer de quoi je suis capable ailleurs que dans mes quartiers. Peut-être qu'un jour Coddy McQuarters aura la surprise de courir contre moi. Après tout, rien ne m'est interdit. Krys Vance prenait du bon temps sur les pistes de courses et je suis un des premiers à dire qu'il y a énormément de sensation lorsqu'on se frotte à la vitesse et au danger. Bien que ces sensations je les avais avec des courses poursuites contre la police. D'ailleurs, il y a bien longtemps que je n'ai pas eu de problèmes avec eux, je me demande ce qu'ils ont en tête pour laisser quelqu'un comme moi en liberté. Les agents auraient-ils sauter dans le premier avion pour quitter cette foutue ville ? Il m'est rare d'en croiser en ville, ou bien je n'y prête aucune attention grâce à leur autorité perdue. Ils effraient peut-être encore les petits caïds, mais ils sont bien loin de faire peur à de vrais hommes. Je ne craint pas la justice, car si je me fais arrêter ils devront avoir beaucoup de patience pour qu'un mot sorte de ma bouche, et j'ai assez d'argent pour payer une caution et leur échapper en regardant leurs yeux dégoulinant de haine. Il y aura toujours une solution pour que je ne passe pas dans le couloir de la mort. Le Gang Evil Trinity ne laisserait pas leur boss derrière les barreaux. D'ailleurs, je suis forcé de croire que Shaïka ne resterait pas sagement assise sur un canapé, entrain de pleurer.
　
McQuarters me demande de le suivre, ce que je fais sans dire un mot sachant qu'un bijou m'attend à quelques pas. Un de ses employés exécute l'ordre de son patron, tandis que je reste sagement derrière ce dernier en regardant autour de moi, les mains dans les poches de mon pantalon. Il n'y a donc pas qu'une seule 'Cuda ici, il fallait bien s'en douter, et c'est d'ailleurs fort intéressant. Ils ne devraient pas en parler aussi librement, on ne sais jamais par quelles oreilles ces informations peuvent passer. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas demain la veille que j'irais piquer des voitures pour les revendre, même si ça peut rapporter énormément. Ce n'est pas un de mes buts. Pas encore ?
Nous traversons tout l'atelier et cette "promenade" m'offre du plaisir lorsque je vois les beaux bijoux en stock. Finalement, nous nous arrêtons devant la Plymouth, un véritable monstre jaune et noir, agréable à regarder. Je m'approche sans me gêner pour poser le bout de mes doigts sur la carrosserie, la bagnole est propre et cela ne m'étonne pas. Je regarde à l'intérieur sans tenter d'ouvrir la portière. McQuarters me fait un bref compte rendu sur la 'Cuda, et ses insinuations ne m'échappent pas. Il est clair que je n'ai droit à l'erreur avec cette bagnole. Quelque chose me dit que je vais devoir m'entraîner sur un vaste terrain pour la prendre en main.
Je me tourne vers Coddy pour lui répondre.
　
" Elle me convient bien, ouais "

L'employé de Coddy arrive à la seconde, avec les clés. Je ne dis pas un mot, me contentant de tourner autour du bolide pour regarder tous les détails. Une belle bagnole, ça il est impossible de le nier.

[Petit poste pour finir ce topic ^^]

Alors que je tourne autour du véhicule en faisant glisser le bout de mes doigts sur la carrosserie, et en profitant de ma marche lente pour poser mes yeux sur le moindre détail de ce bijou, les clés sont apportées à Coddy qui m'ouvre la 'Cuda sans attendre plus longtemps. Je lève alors la tête et passe derrière le coffre en jetant un coup d'oeil à l'intérieur. Dans quelques secondes je vais pouvoir m'installer dans une voiture que j'espère confortable. Il ne suffirait pas qu'elle soit agréable à regarder, il faut aussi qu'elle soit confortable lorsque nos fesses sont posées et que nos mains touchent le volant. Ce qui rendra cette voiture parfaite sera une conduite de maître. Mais pour l'instant, je vais surtout faire attention à ne pas me planter bêtement avec ce monstre. J'aurais tout le temps qu'il me faut pour apprendre à manier la Plymouth. Un jour je le sais, cette bagnole m'ira comme un gant et je pourrais en étonner une fois de plus ce cher McQuarters. Un jour.
Il serait dommage de mourir sans avoir couru avec l'un des tuners les plus connu sur les pistes ! Je suis certain que ce moment là resterait un bon souvenir. J'essayerai mais avant tout, je vais poser mes fesses dans le baquet en cuir du monstre.

Je prends les clés au passage tout en montant sans précipitations, je suis agréablement surpris. J'ai connu des voitures plus confortables, certes, mais celle-ci est loin d'être à plaindre. Ça me plaît. Mes premiers contacts avec la 'Cuda font pétiller mon regard. Je fait tourner la clé dans le contact et entends immédiatement le ronronnement du monstre. Ah ! Que j'adore ça !
Je n'ai pas encore fermée la portière et profite du bruit magnifique que ressort la Barracuda.
Je lève ensuite la tête vers McQuarters sans contrôler le sourire qui est dessiné sur mes lèvres. Je ne peux le nier, je suis content d'avoir gagner un tel bijou contre un simple bout de papier.

" Faut faire ça plus souvent McQuarters ! "

Je lui fais un signe du pouce avant de fermer la portière et de caresser le volant. Il est maintenant temps que je conduise vraiment. Je regarde autour de moi, la voiture est propre et tout y est installé. Je sens que j'ai beaucoup de choses à apprendre d'elle.
Je fini enfin par sortir la bagnole au soleil, elle va pouvoir quitter ce garage pour faire une balade sur les routes de la ville. Yassin l'attend avec impatience et je compte me rendre chez lui en sortant d'ici. J'ai deux bonnes heures de route tranquille à faire, voire un peu plus. Il faut que je traverse la ville pour retourner dans mes quartiers et je sens que le trajet sera vraiment agréable.

Je quitte les lieux en klaxonnant une dernière fois pour Coddy. Il est clair que je suis bien content. Mes premiers mètres avec la 'Cuda me laisse tout de même perplexe, je sens très vite que cette bagnole ne sera pas comme ma Viper abandonnée au fond d'un garage d'Evil'z District. Et à vrai dire, j'aime la nouveauté, surtout lorsqu'il s'agit de bagnole ancienne.

Le soleil est toujours au rendez-vous, la balade sera belle et bien agréable. Je conduis tranquillement et pour la première fois depuis longtemps, je respecte le code de la route à la lettre. Je ne maîtrise pas encore parfaitement la mopar et elle ne passe pas inaperçue, d'autant plus que les flics semblent être de retour et que leurs yeux n'échapperont sûrement pas à la couleur tape à l'oeil de ce véhicule brillant à la lumière du jour. Je n'ai pas envie d'une course poursuite qui se terminerait dans un fossé ou contre un poteau.