Une colloc avec un mec?? Brrrr... [Johnny]

Après leur déboires pour descendre du train, les deux compères réussirent donc à trouver l’agence matri… euh immobilière ! Owen laissa son pote se charger de vérifier que les papiers du Bail étaient en règle pendant qu’il essayait de mettre la secrétaire dans son lit sans se prendre une grand claque. On lui demanda seulement de parapher un exemplaire du contrat de location et de le dater et signer, bref rien de trop difficile même pour quelqu’un comme lui qui avait arrêtait l’école très tôt. Pour les trucs légaux et financiers, il faisait confiance au patron, c’était lui qui gérait les finance du club, lorsqu’il existait encore, ce qui laissait croire qu’il s’y connaissait. On leur remit les clés de leur futur chez eux et on leur expliqua brièvement comment s’y rendre. Cette fois Owen prit les devants, habitué à baruler dans les grandes villes à la recherche d’un bar ou de la maison d’une fille qu’il avait connu quelques mois plus tôt.

Allez, laisse moi faire l’ancien, j’m’occupe de tout.

Il prit la direction que lui avait indiqué la jeune femme à l’agence et s’arrêta au premier arrêt de bus venu. Il mit quelques secondes à se repérer, dans cette grande ville qu’il ne connaissait pas du tout et parvint à localiser Baring HighStreet, là bas il serait à quelques dizaines de mètres de leur appartement. Ce n’était pas tellement loin à l’Est, mais ils avaient déjà suffisamment marché à son gout. Pendant les cinq prochaines années il éviterais d’avoir à se déplacer à pied dans la mesure du possible. Il sauta donc dans le premier bus qui allait dans le bon sens sans demander son avis à Johnny et bien sûr sans acheter de ticket. Tout les sièges étant pris, ils restèrent debout et Owen fit tout son possible pour se coller à des jeunes filles plutôt qu’à son vieil ami. Il finit par se lasser et se mit à regarder par la fenêtre, regardant défiler toutes ces rues qu’il ne connaissait pas, matant les fesses de toutes ces femmes qu’il n’avait pas encore baisé. Mais soudain il écarquilla les yeux et mit de grands coups de coudes dans le flanc de l’autre motard. Incapable de parler il lui désigna un bâtiment reconnaissable entre milles, une boite de strip-tease. Johnny du deviner qu’ils venaient de trouver un nouvel habitué car il soupira bruyamment.

Ils descendirent bientôt du bus car leur appartement n’était qu’à quelques rues du club, et cette fois Owen ne se plaindrait pas pour y aller à pied tout les week-end. Ils ne mirent pas longtemps à trouver le 37, un immeuble qui devait dater des années 70 à en juger par sa façade décrépit.

Bordel manquait plus que ça !

S’exclama Owen en apercevant l’écriteau « En panne » accroché à la poigné de la porte de l’ascenseur. De mauvaise grâce il suivit John’ dans les escaliers en maugréant que si cet ascenseur n’était pas très vite réparé il finirait par dormir dans le hall ou ne sortirait plus de l’appartement plutôt que de se taper toutes les marches qui les séparaient du quatrième. Arrivé sur leur pallié il alla regarder la porte de leurs voisins et grimaça en lisant « Mr&Ms », il ne chercha pas à en savoir plus, dégouté de ne pas avoir une chance de coucher juste en faisant quelques mètres. Il entra à la suite de son ami dans leur trois pièce, il ne prêta pas vraiment attention au mobilier usé et se dirigea dans la première chambre qu’il trouva pour y jeter son sac et se laisser tomber sur le lit dont les ressorts grincèrent bruyamment. Il resta ainsi quelques minutes a fixer le plafond jaunit par endroit, puis il se redressa et alla ouvrir la fenêtre pour faire aérer la pièce et y voir un petit peu plus clair. Il n’y avait pas grand-chose dans la chambre, un lit deux place, sans tête, une petite table de nuit en bois clair, un placard encastré dans le mur dont la porte coulissante était légèrement de travers. Il mit son ses quelques affaires dans ce dernier et accrocha son blouson dans la penderie, attendant avec impatience le jour où il pourrait le ressortir et changer « Austin » par « Trinity-City »…

Owen n'a pas vraiment tord sur ce coup là, il serait préférable pour moi que je trouve un garage dans lequel je pourrai bosser sur des bécanes, c'est toute ma vie mais c'est aussi ce que je sais faire de mieux.
Et il peut parler, lui qui n'a sans doute pas l'intention de trouver un emploi car pour ma part, j'ai envie de me lancer dans un petit commerce soit de drogue ou même d'appareils électroniques ce qui est moins risqué.
Un emploi me servira à gagner un peu d'argent pour remplir mon compte en banque mais aussi pour blanchir tout cet argent sale obtenu sur le dos des honnêtes citoyens, il faut bien gagner sa vie comme on le peut et je suis prêt à tout pour ça.
Je ne lui ai pas répondu tout de suite, je préfère m'abstenir mais s'il n'obtient pas de réponse dans l'immédiat, je crains de devoir subir d'autres remarques de sa part.

« Je prendrai ce qu'il y aura, tant que ca paye et que ce n'est pas trop lassant... »

Mon point de vue est plutôt optimiste mais au fond, tous les boulots sont fatiguants à la longue mais il ne dira pas la même chose quand il sera contraint de venir me demander un peu d'argent, c'est la raison pour laquelle je vais fonctionner à l'ancienne.
Financièrement, je vais nous réserver un budget pour tout ce qui concerne les sorties en ville et au début, Owen devra bien faire comme il n'en a pas l'habitude car nous sommes tous les deux fauchés ou presque.
C'est moi qui vais devoir payer le loyer et en retour, il devra mettre la main à la patte pour rapporter un peu d'argent s'il veut que tout se passe au mieux dans cette nouvelle ville.

Et le voilà qu'il ne tarde pas à relancer la conversation et cette fois ci en parlant moto, un sujet que je n'aimerai pas trop aborder en ce moment.
Je revois encore l'image de mon deux roues couché au sol et complètement criblé de balles, c'est vraiment effrayant pour un biker dans notre genre c'est certain.
Mais ce fut sa dernière remarque qui me fit lever un sourcil, allant même jusqu'à me retourner pour regarder Owen droit dans les yeux car je n'arrive pas à croire qu'il puisse dire quelque chose comme ça lui qui est toujours prêt à boire tout l'alcool du monde et à coucher avec toutes les femmes qu'il croise.
Enfin s'il le dit, c'est bien qu'au fond de lui même il garde une profonde motivation pour relancer notre petite affaire.

« Des bécanes on en aura t'en fais pas. »

Un nouveau bruit étrange me laissant deviner que Owen a laissé l'un de ses pieds rencontrer une pierre au sol mais il fait nuit et l'on n'y voit pas très clair non plus je dois l'avouer et je le sens déjà rattraper son retard sur moi.
Ne pas se faire remarquer est une chose essentielle mais je ne parlais pas des flics mais des gangs ou groupes rivaux de Trinity.
Il ne faut pas que nous nous mettions à dos une bande de types bien armés et tous près à sortir leurs armes pour nous trouer de plombs, après avoir perdu tous mes hommes, je ne peux pas mourir à mon tour ainsi.

« Je te fais confiance pour ça sinon je ne te l'aurais pas demandé. »

J'ai confiance en lui car si ca n'avait pas été le cas, jamais je ne lui aurais proposé de rejoindre les Hells Riders, c'était il y a bien longtemps désormais, que le temps passe vite quand même.
Et c'est après un petit moment de marche encore que nous sommes arrivés en ville, satisfait certes mais sans doute tous les deux avec de légères douleurs au niveau des jambes, nous avons perdus l'habitude de marcher avec le temps.
Il nous a fallut trouver une agence immobilière et par malheur, ce fut une femme qui prit en charge notre cas, Owen ne put s'empêcher de tenter une approche avec elle pendant que je remplissais quelques papiers, de simples formalités sans intérêt.
A mon grand plaisir, il prit la décision de nous conduire à notre nouvelle habitation et c'est sans un mot que je le laissa faire jusqu'à ce que nous nous trouvions dans un bus.
Tous les deux debout, je me contentais de garder mon équilibre à l'intérieur du bus et Owen occupait le temps comme il le pouvait en tentant d'autres approches sur certaines femmes qui voyageaient seules.
Perdu dans mes pensées, repensant une nouvelle fois à toutes ces années passées, ce fut un léger coup de la part de mon collègue qui me fit réagir alors que celui ci me montra une boite de striptease.
Une réaction de sa part à laquelle je ne dis rien bien que je ne dise pas non à une soirée dans ce club pour me changer un peu les idées.

Il ne perd vraiment pas la main lui, comme si rien ne pouvait le perturber mais c'est mieux ainsi et c'est au moment où le bus s'arrêta que nous descendons tous les deux, nous retrouvant à nouveau dans la rue.
Encore un peu de marche et nous voici arrivés face à l'immeuble dans lequel nous allons vivre désormais alors que je ne réagi pas face à cette vision d'un bâtiment abîmé par le temps.
Si nous arrivons à avoir pas mal de bénéfices, un jour nous aurons quelque chose de beaucoup plus grand et luxueux que le trois pièces dont nous allons devoir nous contenter.
A peine entré dans l'ascenseur que Owen ne put s'empêcher de prononcer une injure devant le fait que l'ascenseur soit en panne mais nous n'avons pas à nous plaindre car trouver une agence immobilière à cette heure fut une chance. Certains dans notre cas auraient sans doute passés leur premiere nuit à la belle étoile.

Impatient de découvrir notre tout premier appartement en ville, je pris à nouveau la tête de la marche dans les escaliers jusqu'à notre étage où encore une fois mon co-équipier ne put s'empêcher de vérifier si notre voisin d'en face n'était pas plutôt une jeune femme célibataire, comme s'il avait acquit des réflexes avec le temps.
Clé insérée dans la serrure de la porte alors que celle ci s'ouvre enfin dans un grincement des plus atroces, petite pression sur un interrupteur à coté de l'entrée et nous voici dans notre nouveau chez nous.
Un petit couloir à l'entrée comportant un meuble et un porte manteau au mur, première pièce à gauche constituant une chambre à coucher, sur la droite, la salle de bain qui mériterai bien d'être nettoyée et en face, une autre salle séparée en deux, sur la droite un coin cuisine avec une table et sur la gauche, un canapé face à une télévision dont je doute que celle ci soit totalement neuve.

Owen n'a pas perdu de temps pour se rendre dans la chambre et faire l'acquisition du lit, ce n'est pas un problème pour moi après tout.
A mon tour j'entre dans notre appartement, refermant la porte dans mon dos et posant les clés sur le meuble à l'entrée avant d'accrocher ma veste en cuir sans manche sur le porte manteau.
Petit coup d'oeil à l'intérieur de la chambre suivit d'un sourire sur le coin des lèvres, Owen est là, allongé sur son nouveau lit alors que je lui annonce.

« J'prends le canapé ! »

Histoire de lui dire que je ne vais pas le dégager à coup de pied dans le cul pour avoir le lit alors que je m'avance jusque dans le salon, déposant mon sac sur le canapé sur lequel je prends place enfin histoire de me poser un instant.
Demain sera une journée fatiguante j'en suis certain et d'ailleurs, je ne sais même pas qu'elle heure il est et c'est sans doute dans le but de me sentir plus à l'aise que je pris la décision de retirer mes bottes pour m'installer un peu plus dans le canapé.
Télécommande en main et enfin, j'allume la télévision qui mit un certain temps à démarrer avant que je ne me mette à regarder CNN. Histoire de me renseigner un peu plus sur cette ville dont tout le monde parle...

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