Provocation ou explication ? [PV Coddy]

Un début de soirée de plus à Trinity City, quelle heure est il ? Sept, six, huit heures ? Environ sept heures. Les derniers employés de la Hot Rod Factory sortent de l'entreprise, Adam est là, dans l'obscurité sur sa Triumph dont la béquille est dehors et repose sur le sol en béton du trottoir. Le jeune homme guette les derniers employés sortant, puis quand il voit que tout le monde qu'il connait est sortit, lui entre. Son Colt 45 est coincé entre sa ceinture et son jean, caché par son t-shirt au creu de ses reins, mais ce soir, il n'a nulle envie de s'en servir. Il a aussi son couteau à cran d'arrêt, celui ci est dans la poche de ce même jean et celui là aussi, ne risque pas d'être sorti ce soir.

Adam passe les portes, le garage est vide, cependant Adam sait que Coddy y est toujours, il a entendu des 66ers en parler et c'est ça qui l'a convaincu de venir parler avec lui. De simples explications, qui amèneront ce qu'elles doivent amener, peut être une réconciliation mais c'est peu probable. Peut être un dialogue qui permettra d'atiser les tensions déjà ardament présentes. Le jeune homme originaire de LOs Angeles entre dans le bureau de Coddy, il ne le trouve pas et continu sa rechercher du chef des 66ers de la section de Trinity City. Il va vers les garages où des voitures sont entreposées, prêtes à être rendues à leurs propriétaires ou réparées. Le jeune blondinet n'est pas pressé, et c'est tout en restant calme qu'il crie le nom de Coddy.

"CODDY !"

Le prénom résonne dans les garages, contre les parois des voitures, Adam regarde autour de lui et ne voyant rien décide de réitérer son appel, mais il a un mauvais présentiment. Ce dernier est peut être futile, complètement inutile et ne se basant sur rien. En tout cas, Adam devient de plus en plus impatient.

J’arrive au garage au volant de ma Chevelle de 1966 fraichement retapée et améliorée. J’aurai préférée le faire avec l’aide de Kira comme on l’avait prévu mais j’en ai eu marre d’attendre et vu le plaisir que je prends à son volant je ne regrette pas d’avoir initié le chantier… putain, quel pied ! Je n’ai plus qu’une hâte, la tester sur la piste. Son 454ci la propulse à des vitesses inavouables sans pour autant arriver à me faire tourner le dos à ma Camaro de 69 noire et à ma Charger 500. Ces deux là restent mes préférées.

Je gare ma Chevelle sur ma place de parking et rejoint mon bureau, je veux boucler la paperasse ce matin pour pouvoir attaquer le boulot sur ma nouvelle Camaro de 69. Une fois de plus cela va ressembler d’avantage à une résurrection qu’à une restauration. Ce n’est pas la première voiture qui va me prendre des semaines à remettre sur la route mais avec le fric que je me fais maintenant, ma passion pour les vieilles caisses frise le ridicule. Je pourrais presque me payer une Corvette ZR1 cash mais je m’obstine à acheter des épaves et à me prendre la tête pour les remettre en état. Je pense que je serais un sujet d’étude sympa pour une bande de psys qui s’emmerdent.

A la pause de midi, je vais manger dans le petit restaurant qui se trouve au coin de la rue en demandant à la serveuse d’essayer de se presser. Je n’ai qu’une envie alors que je mange mon steak frites, enfiler mon bleu de travail et jouer de la disqueuse pour décaper le châssis de ma Camaro. En guise de dessert, je m’enfile un café puis laisse de quoi payer mon repas avec un généreux pourboire à la serveuse avant de retourner au garage.

Je passe par le vestiaire et enfile mon bleu de travail avec mon prénom sur la poitrine et le logo de la Hot Rod Factory dans le dos. Ce qui me rassure, c’est que je ne l’ai pas utilisé depuis plusieurs mois et que je rentre toujours dedans. Je n’ai pas pris de poids malgré les heures que je passe derrière mon bureau. Il faut que je me trouve un bon gérant pour le garage, je pourrais ainsi passer plus de temps à l’atelier et m’affranchir de cette foutue paperasse.

L’horloge égrène les heures tandis que je passe chaque centimètre du châssis à la ponceuse pour le débarrasser de la couche de rouille et de crasse accumulée au fil des ans au fond de la casse. Il reste étonnamment sain une fois décapé, je m’attendais à pire que ça. Pour une fois que ça se passe comme ça et que je n’ai pas de mauvaises surprises, je ne vais pas me plaindre.

Les employés quittent le garage alors que je continue à nettoyer ce qui sera, à nouveau un jour, une Camaro de 1969 qui en jette. Une fois que le garage est vide, je m’assoie pour m’accorder une pause en fumant une clope. J’ai trimé toute l’après-midi sur ce châssis et j’ai bien envie d’une clope. J’aime quand l’atelier est calme et que je peux travailler sur une de mes caisses, même si c’est un boulot aussi pourri que le nettoyage d’un vieux châssis âgé de quarante ans.

Soudain, quelqu’un braille mon prénom dans l’atelier. Fait chier tiens, même après la fermeture je ne peux pas être tranquille. Qui est le connard qui vient me faire chier ? Certainement pas un 66er on a une sortie de prévue ce soir au terrain vague, ils savent que j’y serais sans faute. Je me lève de mon siège improvisé et me dirige vers la voix. Putain de merde, je ne m’attendais pas à revoir ce traitre d’Adam venir trainer ses bottes par ici. S’il compte me faire la peau, il a mal choisi son endroit.

Je m’approche de lui sans la moindre once de sympathie dans le regard. Je n’aime pas les traitres qui me plantent un poignard dans le dos, je l’ai armé, je lui ai donné un pickup, il m’assure de sa fidélité puis déserte les rangs des 66ers sans prévenir. J’espère pour lui qu’il a une bonne raison, sinon je le vire à coup de pieds dans le cul et il n’aura pas intérêt à revenir me faire chier.

Tu manques pas d’air de te pointer là après avoir quitté les 66ers sans prévenir. Tu viens chercher quoi à part les emmerdes ?

Finalement Coddy approche du jeune blondinet, cigarette au bec. Vu sa tenue il était surement en train de bricoler sur une voiture, surement la sienne donc, Adam a rarement vu Coddy travailler sur une autre voiture que la sienne. La haine se lit facilement dans les yeux du chef des 66ers de Trinity City. Mais c'est normal après tout, il a surement eût des échos comme quoi Adam avait "trahis" les 66ers. Mais Adam n'aimait pas ce mots, il avait quitté les 66ers, c'est différent. Même si il avait brècement collaboré avec Jack Walston, il n'était pas chez les Flamz-Up. Et puis, si Coddy n'était pas partit sans laisser de traces, Adam serait surement resté chez les 66ers.

Alors la faute à qui ? Adam ? Coddy ? Jack Walston ? Jo le clodo ?

Adam regarda Coddy, dans le regard du jeune tuneur originaire de Los Angeles, il n'y avait pas de haine, on aurait dit les yeux d'un petit gamin innoncent. Les yeux bleux de Adam observait Coddy, celà faisait quelques minutes que Coddy avait parlé mais Adam prenait son temps pour répondre. C'est seulement quand il se dit que Coddy pouvait perdre patience qu'il lui répondit.

"Je viens démissioné ... Du garage bien sûr."

La phrase semblait anodine, il y avait bien sûr un soupçon d'insolence dedans, pas dans le ton, mais dans les paroles. Adam avait cette insolence depuis le plus jeune âge, depuis les bancs de l'école primaire. Oh, rien de bien méchant à l'époque, mais maintenant cette insolence pouvait s'avérer très facilement dangereuse. Adam se gratta le derrière de la tête et regarde une voiture, ou plûtot une épave, sans doute une Camaro, Coddy doit être en train de la retaper. Si Adam avait son compte en banque, il ne retaperait rien, mais pour l'instant peut importe le compte en banque, Adam n'était le bienvenue dans aucuns des établissements qui avait pour patron Coddy McQuarters.

"Et, je me disais aussi qu'on pouvait discuter, mettre les choses au point. J'aimerais pouvoir venir acheter des choses sans me faire ... Accidentelement renverser. Ca serait bête."

Adam avait parlé sans détourner son regard de l'épave que Coddy retapait, un signe de provocation ? Peut être, peut être pas. Qui sait ? Adam ne se sentait pas menacer, et au pire, il avait son revolver et son couteau sur lui. Seulement, il ne voulait pas s'en servir, même si sa vie était en danger, en tout cas, pas sur Coddy McQuarters qui était surement un des tuneur les plus importants de cette ville.

Ce qu’on pourrait prendre pour de la haine dans mon regard n’est que du mépris. Ce gamin se croit très fort mais ne fera pas le poids sur la piste, son premier run contre Joan ne fut pas très concluant et son forfait pour le tournoi de dragster en dit long sur sa motivation. Je ne suis pas là ou j’en suis maintenant en me contentant de la dernière place ou de rester sur le bord de la piste. J’ai gagné ma place en gagnant des courses et en imposant mon talent au volant. Ce gamin a planté le gang et n’a toujours pas fait ses preuves, finalement c’est peut être une bonne chose qu’il soit parti, au moins je ne perdrais pas de temps à m’occuper de lui et à lui changer ses couches.

Démissionner du garage, il en a de bonnes lui… depuis mon retour et l’annonce par Jane qu’il a quitté le gang, je considère qu’il ne fait plus partie des employés du garage. Et, trois mois après mon retour, il est largement temps de venir déposer sa démission. Il commence à me chauffer les oreilles avec son ton insolent. On est plus dans la cour de l’école ici, on est dans un monde un peu plus dangereux où il vaut mieux rester à sa place si on tient à sa tête.

Ta démission tu peux te la foutre au cul, ça fait trois mois que tu ne bosse plus pour moi.

Il m’énerve pour de bons à nous traiter d’assassins. Je suis plus du genre à le pousser dans le mur lors d’une course, lui mettre une balle dans la tronche ou le faire passer sous mes roues ne me tente pas, et puis je ne vais pas esquinter ma carrosserie pour le retrouver sur mon capot. Je ne suis pas un tueur, je suis un coureur et un 66er fidèle, ce qui n’est pas son cas.

Ecoutes moi bien, p'tit con. On est pas des assassins, si tu veux acheter des pièces, c’est comme tu le sens mais ne t’attends pas à avoir des réductions, tu payeras plein pot tes pièces. Ca t’apprendra à respecter ta parole. Fallait pas me dire que tu resterais fidèle aux 66ers et te barrer ensuite. Sinon tu n’a qu’à aller voir Jack, mais je doute qu’il soit assez con pour faire confiance à un mec prêt à planter son gang sans prévenir du jour au lendemain.

Il me tape sur le système, au lieu de lui causer alors qu’il ne me regarde pas, je pourrais être en train de bosser sur ma nouvelle Camaro de 1969. Plus ça va, plus j’ai envie de lui foutre mon pied au cul, en tout cas, il n’est absolument plus dans mes bonnes grâces. S’il veut des pièces, il les payera au tarif client sans pouvoir bénéficier de la remise pour les américaines. Je n’ai pas de temps à perdre avec une girouette comme lui. En tout cas, je me demande quelle excuse bidon il va me pondre pour essayer de justifier sa désertion. Jud m’a dis un truc qui s’applique parfaitement à Adam en ce moment. Les excuses c’est comme les trous du cul, tout le monde en a.

Coddy se fait comprendre clairement et nettement, mais cette fois c'est Adam qui commence à s'énerver, il essaye de se contrôler pour ne pas le laisser entendre dans sa voix. Son regard est vide, il fixe la carcasse de la Camaro, et écoute Coddy jusqu'au dernier mot. La dernière phrase de Coddy lui fait esquisser un sourire, il détourne finalement le regard de la Camaro et fixe Coddy dans les yeux. Les deux yeux bleux d'Adam Buford sont comme tout à l'heure, plein d'innoncence, comme un gamin qui essaye de faire croire à ses parents qu'il n'a pas manger de chocolat alors qu'il en a sur la bouche. Adam rétorque encore une fois après un temps d'attente, n'ayant pas répondu à la phras de Coddy concernant sa démission, il répond à l'autre phrase.

"Pour les pièces et les voitures, je suis content d'entendre ça. Et puis, toi tu n'a pas quitté ton gang sans prévenir du jour au lendemain ? Ce n'est pas toi qui est partit sans rien dire à personne ? Je n'ai pas a être traîté de traître sachant que toi tu ne l'est pas... Grand con."

Les deux derniers mots sont peut être de trop, mais après tout Adam ne fait que répondre à une insulte par une autre insulte, encore de l'insolence à toutes épreuves, cette insolence qui lui coûtera peut être du plomb dans le corps. Et Adam vient de le comprendre, sans faire un geste trop brusque, il met sa main dans sa poche, touchant le manche de son couteau à cran d'arrêt. Un geste aucunement menaçant, mais qui peut être interprété comme une menace. Bien entendu le jeune blondinet originaire de Los Angeles ne veut pas ça. Mais qui sait ce qui peut arriver ?

Adam porte à nouveau son regard sur l'épave, il en fait le tour tout doucement puis revient là où il était, la nuit commence à tomber tout doucement, le vent qui rentre dans le garage fait virevoleter les cheveux de Adam. Il lest ajute de sa main libre, gardant l'autre dans sa poche, serrée contre le couteau. Pourquoi ne part il pas ? Après tout cette conversation pourrait être finit sur ces mots, mais non, Adam veut voir la réponse de Coddy, il veut entendre ce qu'il a à lui dire, ne doutant pas que sa réponse serait pleine d'assurance, et bien sûr qui justifira tout. Ou pas.

Le gamin n’a pas tout à fait tort, j’ai plaqué les Flamz-Up. Mais ce n’est pas pour faire chier le monde que j’ai fait ça, c’était pour diriger les 66ers et éviter qu’un gars comme Jay débarque et mette le terrain vague à feu et à sang. J’ai roulé pendant six ans en affichant les couleurs des 66ers et ce n’est pas parce que les Flamz-Up ont été fondés par quelqu’un que je prenais pour mon meilleur ami que j’allais tourner le dos aux rodders qui m’ont vraiment donné ma chance. J’étais le second des Flamz-Up et cette place mise en balance avec celle de leader des 66ers de Trinity ne pèse pas bien lourd.

Les deux derniers mots d’Adam sont de trop, il se prend pour qui ce petit merdeux à venir m’insulter dans mon propre garage. J’attends quelques instants pour lui répondre, je ne veux pas me précipiter, il n’arrivera pas à me mettre hors de moi. Il y a quelques années, il aurait déjà pris mon poing dans la gueule et mon pied au cul, mais là, je règlerais ça sur la piste et il a intérêt à montrer quelque chose de plus concluant que sa prestation contre Joan.

T’as tout faux gamin, j’ai pas plaqué les Flamz-Up pour le plaisir, j’ai réintégré le gang qui m’a donné ma chance mais j’ai eu du mal à prendre ma décision, contrairement à toi d’après ce que Jane m’a dit. Les 66ers sont ma famille, je les aurais trahis si j’étais resté avec Jack et je n’ai pas attendu trois mois pour le prévenir. Il l’a appris le jour ou j’avais prévu d’aller le voir. Si tu n’en a pas assez dans le crâne pour comprendre ça, je suis content que tu sois barré.

Il n’a pas intérêt à s’éterniser, les gars vont bientôt m’attendre au terrain vague et j’ai envie d’essayer ma Chevelle sur la piste après avoir roulé avec pendant quelques jours dans la circulation. Je lui montre la porte, au cas où il aurait oublié ou elle se trouve. Je ne vais pas me laisser emmerder encore longtemps ce soir mais la prochaine fois que je le croise au terrain vague il n’a pas intérêt à courir contre moi.

Maintenant tu va te barrer d’ici et je vais passer l’éponge sur les insultes pour cette fois. Mais que je ne te croise plus. J’ai pas l’habitude de laisser des petits merdeux me faire chier alors casse toi.

Il a plutôt intérêt à s’éclipser rapidement avant que je m’énerve pour de bon. Il débarque en ville, plante le gang, viens me narguer, je vais finir par perdre patience s’il continue ses conneries. En tout cas, pour l’instant ce gamin est devenu un ennemi sur la piste et si un jour il veut se frotter à moi lors d’une course il aura intérêt à avoir des couilles. Faut pas se foutre de ma gueule.

Adam écoute attentivement Coddy, sans le couper ni même avoir une réaction faciale à ses paroles. Coddy finit par lui dire de partir, oui c'est ce que Adam va faire, celà ne sert à rien de continuer de parler, maintenant les choses sont claires, les deux hommes savent à quoi s'en tenir, c'était le but du jeune blondinet. Ce dernier hausse les épaules, il ne va rien ajouter, il n'en a pas envie. Celà sera peut être laisser Coddy avoir l'impression qu'il a "cloué le bec" à Adam, même si ce n'est pas vraiment le cas, mais le jeune originaire de Los Angeles, la ville des stars, s'en contre fiche.

Adam recule de trois pas vers la porte sans tourner le dos à Coddy. Il lui fait un petit signe avec son index et son majeur collé, comme un aurevoir plus ou moins insolent et provocateur. Adam quitte le garage et se dirige vers sa Triumph Triple Speed 955. Il monte dessus et fait tomber la béquille avant de démarrer. Ce soir tout aura été mit au point, et il n'y a aucun doutes dans la tête d'Adam, tant qu'il ne sera pas prêt, il ne devras pas se frotter à Coddy McQuarters. Ca non.

[Ridicule poste pour cloturer le sujet pour ma part Wink

]

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