Une simple cliente??? (pv Macha)

Je quitte ma villa au volant de ma Corvette cabriolet, habillé d'un jeans et d'une chemise que je porte par dessus, pas pour cacher mon arme qui est restée à ma villa, mais juste parce que la plage privée me permet de m'habiller plus cool qu'au casino. En m'engageant sur Coddington Road, je lève ma main au dessus du pare-brise pour saluer les gars devant le QG puis appuie sur le champignon pour faire gronder mon V8 par pur plaisir. Je m'élance dans un crissement de pneus en direction de la marina puis prends rapidement une allure respectueuse du code de la route, ou presque. Même en essayant de me conformer aux limites de vitesse, je reste parmi les plus rapides sur la route et sur tout le trajet, une seule voiture me double alors que je roule tranquillement dans ma file avec le coude à la portière.

En voyant un tuneur me doubler en faisant vrombir son moteur pour me titiller, mon premier réflexe est de tomber un rapport mais je me retiens juste avant d'enfoncer la pédale de droite. Je n'ai rien à gagner, à part des emmerdes, à faire la course avec ce mec. Je repasse donc la vitesse supérieure et remet mon coude à la portière pour profiter du soleil qui recommence à chauffer un peu, suffisamment en tout cas pour me permettre de rouler décapoté en ayant besoin de mes lunettes de soleil.

J'arrive finalement à la marina et me dirige vers la place de parking à coté de l'entrée. Comme d'habitude, les agents de sécurité à l'entrée me l'ont gardée. Je gare ma Vette et en descends sans la fermer, je sais que mes gars y veillerons sinon ils perdront leur boulot s'il arrive quoi que ce soit à ma Corvette, comme à n'importe laquelle de mes caisses garée sur le parking.

Bonjour Coddy.

Salut les gars, quoi de neuf?

Je salue à mon tour les gars en attrapant la liste des membres. Les affaires tournent plutôt pas mal pour ce début de samedi après-midi mais quelque chose m'intrigue. Une de nos habituées, Janet Landau, est venue avec une amie qui a donné son nom. Macha...Verlansky... Je ne connais pas ce nom et j'aime bien savoir qui fréquente la plage privée. Je ne tiens pas à ce que les flics débarquent comme lors de la fête d'ouverture pour arrêter un criminel en plein milieu de la salle. Je rends le listing à mes gars et entre dans le bar ou je repère rapidement Janet attablée avec son amie.

Je ne vais pas directement les voir et me dirige d'abord au comptoir pour questionner Hans sur les deux clientes. A part leurs consommations et le fait qu'elles soient discrètes, il ne sait pas me dire grand chose à leur sujet. Je prends le partie d'aller les voir sous couvert de me renseigner si tout se passe bien pour elles. J'arrive d'une démarche tranquille et reste debout pour éviter de paraitre trop envahissant.

Bonjour mesdames. J'espère que tout se passe bien pour vous.

Le soleil était déjà haut dans le ciel alors que j'ouvrais un oeil pour regarder mon radio-rêveil. Ce que je vis me surpris. 11H43. D'habitude, je ne dormais pas jusqu'à une heure si tardive, neuf heures étant bien souvent mon ultime limite. Je sortai tant bien que mal de ma couette en grommelant et jurant contre je ne sais quoi et me dirigeai vers la cuisine pour faire le plein de caféine et quand ce fut le cas, je me dirigeai d'un pas lent vers la douche. Je fis couler l'eau, me déshabillai et restai bien au moins une demie-heure sous l'eau chaude. Une fois sorti, je choisis mes vêtements et optai pour un short en jean ainsi qu'un débardeur bleu azur avant d'enfiler par dessus une chemise blanche dont le tissu était légèrement transparant que je laissais ouverte.
Le téléphone sonne alors. Je décroche et reconnaîs immédiatement la voix de mon amie Janet. Aujourd'hui nous avons decidé d'aller faire une peu de shopping. Janet . . . Une de mes rares amies. Peut-être également une des rares personnes a être innocente de tous mefaits condanable à plusieurs années de prison dans cette ville. Je l'avais rencontré quelques jours après le début de mon "congé maladie" et elle m'avait soutenue. Pourquoi ? Je ne sais pas mais ce qui était sûr c'est qu'elle m'avait aidé à relever la tête.

"Ciao bella (son sang italien refait souvent surface quand elle parle) ! lance-t-elle dans le combiné. Bon écoute, ça te dit un changement de programme ?

- Tout dépend du change, répondis-je.

- On va alla spiaga ! La plage privée de la Marina !

- Ok, pas de problèmes."

Quelques minutes de discution plus tard, je raccroche, me fais un sandwich avec du beurre et de fromage avant de prendre les clefs de ma voiture, et de partir vers la Marina à pied. Je marche quelques temps et arrive à destination. Janet m'attend déjà vêtu d'un pantalon en toile crème et d'un maillot de la même couleur. Ca lui va bien. Janet nous entraîna directement vers le bar où nous nous asseyons et commandons un verre chacune. Un cocktail maison pour elle, un mojito. Ah ! Un morrrrrritoooo ! Sans savoir pourquoi, j'adore cette boisson. Et alors que nous discutions des nouvelles qui étaient les notres, un homme vint à notre rencontre.
Je fus alors surprise car il était arrivé dans mon dos. Instinctivement ma main se prépare à se diriger vers le côté droit de ma ceinture mais mon geste s'arrête au moment même il a commencé. Ce n'est pas un criminel, tu n'as pas d'arme, tu n'es pas en service alors du calme ma vieille ! L'homme semblait commun, quelqu'un de lambda. Une tête d'américain d'origines, d'une taille moyenne avec une musculature plus ou moins développée. Il nous demande si tout va bien ; certainement le gérant ou un des employés mais j'opterais plus pour la première solution. Je le regarde, souris poliment et déclare :

"Tout va bien, merci de vous en préoccupez."

-

La copine de Janet est plutôt mignonne même si sa tenue décontractée ne la met pas beaucoup en valeur. C'est le genre de clientèle que j'apprécie avoir dans mon établissement car cela attire les hommes, comme cette femme que j'ai rencontrée lors de la soirée d'ouverture. J'ai du mal à me souvenir de son nom... pourtant elle s'est présentée et son nom est désormais sur la liste des membres. Ah si! Ca me revient, cette jolie brune s'appelle Susan Wells mais je ne l'ai pas encore vu revenir par ici et c'est dommage.

Je sourit aux deux clientes en m'appuyant au dossier d'une chaise. Je suis le patron ici et je tiens à ce que mes clients et surtout mes clientes soient à leur aise dans mon établissement. Je me tourne vers Macha tout en lui adressant un compliment sous forme de remerciement à Janet.

Janet, votre amie est ravissante. Vous avez eu raison de l'inviter ici.

Avant de les laisser entre filles, je m'adresse une dernière fois à Macha car ce que je lui propose a déjà été fait par Janet.

Si vous le souhaitez, vous passerez voir Hans au comptoir pour qu'il note votre nom sur la liste des membres, vous êtes la bienvenue... Je vais vous laisser, n'hésitez pas à m'appeler si vous avez besoin.

Je les salue d'un signe de tête avant de retourner auprès de Hans au comptoir. C'est lui qui prends en note les identités des nouveaux membres de la plage privée avant qu'ils ne soient saisis en informatique. Comme d'habitude, je lui demande de bien vérifier que l'identité qu'elle va donner, si elle le souhaite, coïncide bien avec celle donnée à l'entrée. Je ne demande une pièce d'identité qu'aux personnes dont la majorité est douteuse et malgré son teint frais, Macha est clairement majeure. Inutile, donc, de lui demander son permis ou sa carte d'identité.

Ma journée ne fait que commencer ici et pour éviter tout abus, je me contente de demander un café à Hans. La bière sera pour plus tard, quand je serais rentré chez moi. Je n'ai pas envie de me retrouver au trou pour conduite en état d'ivresse, ça ferait mauvais effet sur les affaires et la plage privée n'a pas besoin de ça après sa réouverture. Trinity Performance a les reins plus solides que cette entreprise et je ne peut pas me permettre de prendre le moindre risque à ce sujet. Je n'ai pas envie de devoir mettre la clé sous la porte.

Dire que je restais insensible au compliment qui venait de mettre fait serait de l’hypocrisie car cela faisait toujours plaisir d’être complimentée je dois dire. Je répondis à son compliment déguisé par un sourire amical et poli. Depuis bien longtemps je n’étais pas sorti de chez moi véritablement et je dois dire que je me rendais que j’avais eu tord car, le soleil, l’air – bien que pollué – et la sympathie des gens que je pouvais croiser m’avaient manqué. Je me surpris à penser qu’au final j’appréciais plutôt cette ville maudite du nom de Trinity-City. Peut-être que tout n’était pas aussi noir que je le pensais, il devait y avoir du bon mais dans la plus ténébreuse des forteresses. Le principe du yin et du yang en quelques sortes. Ah ! Qu’est ce que j’avais put être stupide à me morfondre de la sorte seule dans mon coin !
Le gérant dont j’ignorais toujours le nom me précisa alors que je pouvais aller m’inscrire sur la liste qui me permettrait de revenir à loisir. C’était gentil de sa part. J’hochai la tête en signe d’affirmation, passant une main dans mes cheveux. Il s’en retourna vers le comptoir et me retournai vers Janet. Celle-ci affichait un sourire satisfait mais ne dit rien pendant quelques instants avant de reprendre la discussion là où elle s’était arrêtée au moment où le gérant était arrivé près d’elles. Un quart d’heure passa comme ça et alors que Janet allait commander un autre verre, je lui dis que j’allais le faire en me rendant au comptoir et que, par la même occasion, je donnerai au dénommé Hans mon identité. Je levais donc et me dirigeai vers le comptoir. Je m’arrêtai à quelques mètres du gérant, toujours au même endroit et prit commande.

« Un cocktail sans alcool et un mojito s’il vous plait. »

Le dit Hans hocha la tête avec un sourire et s’affaira. Je projetais de lui décliner mon identité alors qu’il me rendrait les boissons et que je le paierai. En attendant ce moment je jetai de furtif coup d’œil un peu partout. Rien de suspect. Tout me semblait correspondre avec le genre d’endroit dans lequel je me trouvais. Pas de sachet contenant certaines choses douteuses, pas de valise où l’on pourrait cacher des armes ou de l’argent. Même pas de sacs poubelles pouvant servir à cacher un pauvre homme démembré. J’étais vraiment trop méfiante parfois . . . Que voulez-vous ? Réflexes de flics ! Et qui plus est, d’agent fédérale.
Je jetai un nouveau coup d’œil sur le gérant. Lui non plus n’avait pas l’air spécialement louche. Pas plus que le reste de la population de Trinity en tout cas. Comment ce n’est que peu de choses ? J’ai dit que j’arrêtais d’être aussi méfiante ! Je me tournai alors clairement vers lui et affichai un sourire – un beau sourire dont moi seule ais le secret ! – et ne dis rien pendant quelques instants avant de prendre la parole à son égard.

« Je dois décliner mon identité mais vous ne m’avez pas donné la votre Monsieur . . . ? »

Je laissai mais phrase en suspend pour qu’il puisse la conclure. J’avais envie de savoir à qui j’avais à faire. Cette fois ce n’était pas par réflexe de flic mais plus pousser par la curiosité que j’avais posé cette question. Libre à lui d’y répondre ou non même si je supposais qu’il allait me dévoiler son nom. Pourquoi ne le ferait-il pas d’ailleurs ?

Je commande un soda à Hans, il est un peu trop tard pour commencer à picoler et ça ferait mauvais effet de voir le patron, même légèrement, saoul en plein milieu de son établissement. Il me le sert avec des glaçons et le dépose sur le comptoir devant moi. N'ayant rien de spécial à faire, je reste au comptoir à causer un peu avec mon barman. Il est là depuis la réouverture et je sais que je peut compter sur lui. C'est certainement le meilleur barman que j'ai connu, il bossait au casino lorsque j'en était le propriétaire et je lui ai proposer de venir ici lorsque j'ai revendu le Diamond Midnight pour acheter la plage privée. L'ambiance est plus décontractée et les femmes sont plus jeunes et plus belles ici, je n'ai pas eu de mal à convaincre Hans de retravailler pour moi.

Il me questionne sur ma Corvette pour l'avoir aperçue par la fenêtre de l'arrière salle en allant chercher un fût de bière pour le mettre en perce à la tireuse. Il est étonné de voir une Corvette Z06 cabriolet car il pensait que seul les Corvette de base existaient en cabriolet. Je rigole un instant avant de lui expliquer le pedigree de cette voiture.

C'est une Corvette cab' de base sur laquelle mes gars ont greffée la méca d'une Z06 et son kit carrosserie. Je trouvais l'idée sympa et originale.

Hans acquiesce d'un signe de tête et se remet au boulot derrière le comptoir alors que je me retourne pour regarder la salle. Les clients commencent à arriver un peu plus nombreux et plusieurs belles femmes sont déjà présentes. Dès que je croise le regard de l'une d'elles, je la salue d'un signe de tête en souriant. Les habitués savent que je suis le patron et ce comportement est un signe de reconnaissance envers mes clients réguliers. Alors que je suis en pleine observation de la salle et que je pense à faire les préparatifs pour ouvrir la plage, Macha se lève et se dirige vers le comptoir. Je la regarde approcher et s'arrêter à quelques mètres de moi avant de passer commande de deux verres. Alors que j'allais me tourner à nouveau vers la salle, elle se tourne dans ma direction avec un sourire magnifique.

Je dois décliner mon identité mais vous ne m’avez pas donné la votre Monsieur . . . ?

Sa façon de parler en utilisant l'expression "décliner mon identité" ne me saute pas aux oreilles. Je ne fait pas attention que son vocabulaire est un peu formaté police, probablement à cause de ce sourire ravageur. A propos de mon patronyme, je pensais que Janet le lui aurait dit mais à priori je me suis trompé. Je pose mon verre sur le comptoir avant de lui répondre de la façon la plus aimable possible.

Excusez moi, je manque à tous mes devoirs. Je m'appelle Coddy McQuarters, je suis le propriétaire de la plage privée de la Marina.

» Macha Verlansky (Terminé)