Mieux qu'une ricaine ? [ PV ]

Depuis que j'ai fais l'acquisition de ma Harley Davidson FXDB Dyna Street Bob, je dois avouer que je n'ai pas rêvé mieux comme deux roues. C'est le genre de posture qui me convient tout à fait pour la conduite sans parler de la vitesse, une véritable 1449 centimètres cubes.
Ce n'est certes pas le plus puissant des deux roues dans cette catégorie là mais je reste persuadé de pouvoir rivaliser avec plus d'un sur la route.
Et pour l'heure, je me trouve dans l'allée qui mène au garage de mon nouveau domicile à bichonner ma bécane comme d'habitude. Troy est à mes cotés et il fait tout à fait la même chose alors que d'autres bikers se trouvent à l'intérieur de ma maison.
Certains 66ers passent à pied ou en quatre roues et nous ne manquons jamais de les saluer comme il le faut, ce sont nos frères désormais, nous sommes tous pareils. Je suis actuellement vêtu d'un jean noir un peu délavé, d'un tee-shirt gris, d'une paire de rangers, de mon holster d'épaule dans lequel se trouve mon colt 45 et par dessus, ma veste en cuir sans manche aux couleurs des 66ers.
Petite chaine au pantalon qui par du coté et qui rejoint ma poche, cigares et zippo en poche et lunettes de soleil sur le nez sans oublier mes fidèles chevalières aux doigts.

Mon garage est ouvert, à l'intérieur s'y trouvent quelques motos qui ne sont pas à moi et une chaine balance du son provenant d'une station de radio de rock local.
C'est comme ça que ma vie est rythmée jour après jour, les bécanes, la mécanique, les femmes et l'alcool sans oublier les bonnes bagarres à l'ancienne. En ce qui concerne mes activités illégales, j'ai entièrement levé le pied et maintenant que je vis ici, je ne vois plus aucun véhicule suspect trainer dans les environs.
Personne ne pourra s'approcher sans qu'un 66ers ne m'en fasse part, c'est certain même et si jamais les ennuis se pointent, les armes seront de sortie.

Troy : « Arrête de frotter comme ça, on voit pas les détails quand tu roule avec ! »

Je me stoppe alors soudainement avant de me retourner vers lui pour le lui répondre naturellement.

« C'est pour ça que t'arrive pas à tirer de gonzesses, tu fais pas dans l'détail ! »

Ceci dit, je me remet à mon activité alors que dans les airs s'élève un bruit de moteur, un deux roues qui n'a rien à voir avec une mécanique américaine.
Je me redresse à nouveau alors que Troy et moi même regardons tous les deux dans la même direction, au bout de la rue où je réside. Si c'est un type des FU qui vient trainer avec une japonaise sur ce territoire, il aura sans doute des ennuis, de même pour tous ceux qui auraient de mauvaises intentions pour les 66ers...

Susan a la journée devant elle. Plutôt que de rester cloitrée dans son appartement, elle décide d'aller faire un tour du coté de son entrepôt pour en peaufiner la sécurité. Bien que rien ne soit visible de la rue, son expérience lui a appris que rien n'est jamais acquis et qu'il faut toujours s'attendre au pire pour ne pas être pris de court. Elle s'habille avec un jeans et un t-shirt, s'attache son P2000 à la ceinture puis enfile une paire de bottes de moto noires avant de terminer par son blouson. Elle attrape ensuite son casque et ses gants puis descends au parking surveillé de la résidence pour récupérer sa Triumph. Elle démarre le trois cylindres de la moto puis enfile son casque et ses gants avant d'enfourcher sa machine. Elle ferme sa visière d'un mouvement sec de la tête puis passe la première et quitte en douceur le parking de la résidence Hartford.

Son entrepôt est à l'autre bout de la ville en plein territoire d'un gang de rodders dirigé par un homme que Susan a déjà croisé à la plage privée. En faisant une petite enquête rapide sur les 66ers, elle a découvert que d'autres personnes qu'elle connait plus ou moins bien, hors Coddy McQuarters, font aussi partie de ce gang. Johnny Green par exemple, cet homme avec qui elle fait des affaires pour parler à mots couverts. Mais pour l'instant, ce n'est pas une enquête sur les activités des 66ers qui l'amène là-bas, mais l'entrepôt qu'elle loue sous une fausse identité.

Bien que le trajet soit long, elle le rallonge encore pour se faire plaisir au guidon de sa moto. Elle n'en avait plus possédée une depuis des années et se retrouver à nouveau sur deux roues lui redonne une sensation de liberté immense. En faisant son détour, elle évite soigneusement les quartiers tenus par le GET. Même si certains sont accessibles en pleine journée, elle n'a pas envie de s'offrir en pâture à une bande de sauvages qui se croient les maitres de la ville. Pour l'instant, elle est parfaitement heureuse de ne pas avoir à enquêter sur leurs activités car une femme blanche sur leur territoire n'a pas une grande espérance de vie.

En arrivant sur le territoire des rodders de Coddy McQuarters, l'ambiance change. Les voitures sont presque toutes des américaines et Susan a soudain l'impression de faire tache au milieu de tout cela avec sa moto anglaise. Elle n'en poursuit pas moins sa route en direction de son entrepôt. A quelques centaines de mètres de son entrepôt, de l'autre coté de la rue, elle semble apercevoir des têtes connues dans un attroupement de motards. Son hésitation d'un instant lui fait dépasser l'endroit, elle fait demi-tour un peu plus loin pour revenir et en avoir le cœur net. En arrivant au ralentit, elle reconnait bien Johnny Green et fini par s'arrêter sur le trottoir en face de la maison. Les bikers se redressent avec l'air menacant, la tueuse se dépêche de poser les pieds au sol et enlève son casque en vitesse sans prendre la peine de couper le moteur de sa Triumph. En voyant sa tête, ceux qui la connaissent pour l'avoir vue à la station service se détende et les autres finissent par en faire autant.

Sympa l'accueil... Je ne pensais pas vous trouver ici... Comment ca va?

Elle coupe son moteur, enlève ses gants pour les ranger à l'intérieur du casque puis l'accroche au guidon avant de poser la moto sur sa béquille et d'en descendre. Certains bikers sont repartis à leurs occupations, les autres, ceux qui la connaissent, restent dans le coin avec leur patron, mais l'ambiance n'est pas au beau fixe pour autant... peut être sa moto?

C'est à vive allure que le bruit d'une moto se rapproche de notre position avant que je ne vois enfin un deux roues apparaître. Ce n'est peut-être personne qui nous veut du mal, il faut que j'arrête avec toute cette méfiance, je vais finir par me rendre fou moi même.
En tout cas une chose est sûr, le premier qui se pointe face à moi et qui ouvre en grand sa gueule, j'en profite pour lui glisser le canon de mon colt jusque dans le fond de la gorge avant de lui faire péter le crane.
Terminer la pitié, finit les enfants de cœur, nous sommes en quelques sortes la partie noir des 66ers, certains motards voir même la plupart ont déjà fais de la prison pour des meurtres, des vols ou autres raisons. Mais bon, tout ceci c'est du passé désormais et ils sont libres alors rien ne sert de leur rappeler quelque chose de parfois douloureux pour eux.

Alors que le deux roues passe sous nos yeux, j'entends celui ci qui ralentit un peu plus loin pour finalement revenir vers nous. Cette fois ci, c'est trop louche, main portée à l'intérieur de ma veste en cuir, je regarde attentivement.
Je ne sais pas qui est ce type ni ce qu'il veut même s'il nous cherche alors il va vite nous trouver et je n'hésiterai pas un seul instant à mettre sa bécane en miettes s'il le faut.
Enfin, cette même bécane se gare sous nos yeux, le type coupe même le contact mais que cherche t-il. Je ne bouge pas, Troy est toujours derrière moi et lui aussi doit déjà avoir sa main posée sur son arme, c'est tout à fait normal en fait.

Tout ceci jusqu'à ce que le motard en question se décide à retirer son casque et c'est un visage familier que je revois là, celui de Susan, une experte en matière de meurtre bien fait. J'ai déjà plusieurs fois fais appel à ses services et jamais encore elle ne m'a déçu.
Sourire sur les lèvres, je la regarde bien qu'elle soit tout à fait capable de me buter là, tout de suite pour en avoir reçu l'ordre d'un autre gars en ville qui paye sans doute mieux que moi qui sait. Ci c'est ça le destin alors je ne peux rien dire sur celui ou celle qui sortira indemne de cette éventuelle tentative d'assassinat.

« Ça faisait un bout d'temps. »

D'un air plutôt curieux, je regarde sa bécane avant de me concentrer à nouveau sur elle.

« D'mon coté, j'ai pas grand chose à dire, j'ai revendu ma station pour me concentrer sur le club... et toi, toujours la même routine, le boulot ça va ? »

Voilà que je lui parle comme si c'était le genre de femme à bosser dans un bureau ou quelque chose du genre mais on ne sait jamais, autant ne pas dire ce que l'on a sur le fond de la pensée, c'est parfois trop dangereux.
Surtout depuis cette petite période avec de Joey, un flic en qui j'ai de moins en moins confiance, si jamais il se pointe à nouveau, j'hésite entre lui offrir une bière ou mon poing dans la gueule, ça sera à choisir sur le coup...

Un sourire apparait sur le visage de Johnny et aussitôt, tout le monde se détends, les bikers qui accompagnent Johnny tout comme la tueuse. Le biker a raison, cela fait plusieurs mois qu'ils ne se sont pas croisés mais il semblerait que leur accord tienne toujours sinon elle aurait certainement quelques canons pointés dans sa direction. Réajustant d'un geste habituel le holster à sa ceinture, elle s'avance vers son partenaire en affaire. Le regard curieux que Johnny lance à la Triumph n'échappe pas à Susan mais le biker lance la conversation sur un autre sujet qui doit paraitre bien obscur à ceux qui ne connaissent pas le lien entre la jeune femme et le leader de ce petit groupe de bikers.

En la questionnant sur son travail, on pourrait croire qu'il lui demande si les affaires vont bien comme si elle travaillait derrière un bureau à vendre des assurances. Que ce soit pour les mission de l'agence ou les contrats privés, elle est suffisamment occupée pour ne pas avoir le temps de s'occuper de son arsenal. A Prague, elle avait bien plus d'armes à sa disposition dans une cache dont personne ne connait l'existence.

En écoutant Johnny, elle laisse son regard trainer alentour et remarque que tous les bikers ou presque portent les couleurs des 66ers sur leur veste ou leur gilets. Il semblerait que depuis leur dernière entrevue, Johnny et ses bikers ce soient encore rapprochés d'avantage des rodders de Trinity City. Elle comprend mieux pourquoi elle l'a retrouvé ici. D'un ton anodin, elle répond à la question de Johnny et enchaine sur un autre sujet.

J'ai un agenda bien rempli, je n'ai pas à me plaindre... Je vois que ca a bien changé ici, vous êtes devenus des 66ers? C'est pas les gars de Coddy McQuarters? Je l'ai rencontré à la plage privée.

Elle ne pensait pas voir un jour Johnny se mettre sous les ordres de quelqu'un. Il faut qu'elle en sache plus sur le leader des 66ers de Trinity City. Un homme aussi influent pourrait certainement lui ouvrir des portes en ville et Johnny pourrait être le contact parfait pour les mettre en relation. Elle garde cette idée sous le coude pour éviter de paraitre suspecte aux yeux des bikers.

Nous sommes des 66ers depuis un ou deux mois désormais et je ne suis pas déçu d'avoir fais ce choix et de porter les couleurs d'un groupe de rodders qui ont les même valeurs que nous autres les bikers.
Ce que j'aime chez eux, c'est leur passion pour les belles caisses mais aussi leur état d'esprit qui n'a rien à voir avec celui d'un gang de rue ou même un mafia, nous sommes différents et dans un sens, c'est ce qui nous rend plus fort je pense.
Aujourd'hui, je suis prêt à tout pour les 66ers, tout comme les motards que j'ai ramené avec moi car le gang a dû accueillir une trentaine de personnes en plus grâce à moi. Même si les bikers restent souvent entre eux et notamment dans les environs de ma nouvelle maison, rien n'empêche à ceux ci d'aller trainer un peu avec les autres rodders.
Avec le temps, ça ira mieux je pense, c'est même certain mais là, il y a une sorte de tension dans l'air et nous devons nous tenir près en cas d'un éventuel danger mais ceux sont surtout les flics qui me rendent fous, je vois des uniformes de partout depuis quelques temps.

« Et oui, comme tu peux l'voir sur nos vestes. »

D'ailleurs, le logo des 66ers que nous portons sur chacune de nos vestes est loin d'être désagréable à regarder, je le trouve même très soigné.

« Coddy ouais, un gars bien ! »

Je lui réponds tout simplement. C'est alors que je me souviens de quelque chose que m'avait demandé Coddy, Susan ne sait même pas que lors de son dernier contrat avec moi, il s'agissait en réalité de Coddy.
J'ai bien fais de garder le silence à son sujet, on ne sait jamais bien que si un jour des problèmes surviennent, je serai contraint de présenter Susan à Coddy, mieux vaut raccrocher les mailles du filet entre eux.
Ainsi, plus rien de pourra jamais passer à travers ceux ci, c'est ce que je recherche et pour le moment, nous sommes sur une bonne lancée je trouve.
En ce qui concerne les gangsters indépendants de Trinity que je connais, ceux ci ne cessent de faire de nouvelles rencontres, sans doute un nouveau groupe d'afro' se forme en ville, ce n'est pas une bonne chose mais je pense qu'ils ne sont pas encore assez nombreux pour faire parler d'eux.
Et même si beaucoup de choses nous sont apprises par la rue, il est parfois utile de faire taire ces voix pour que le « taulier » n'entende jamais rien, c'est quelque chose que j'ai compris avec le temps dans cette ville.

« Pas mal ta bécane, tu l'a achetée dans un magasin d'jouets pour gosses ? »

Il fallait que je le dise, c'est plus fort que moi, si le moteur n'est pas celui d'une Harley alors plus rien ne va mais ça n'a rien de méchant, je l'embête juste un peu, je m'autorise ceci pour la première fois avec elle...

Susan écoute la réponse de Johnny. Elle avait bien vu juste avec les couleurs des 66ers. Les bikers se sont bien rangés sous les ordres de Coddy McQuarters. En y réfléchissant un peu, ce n'est pas une alliance contre nature, les 66ers ne s'interessent qu'aux véhicules américains, d'après ses renseignements, et ça ne s'arrête pas aux quatre roues. Les bikers sont pareils dans ce sens bien que ceux-ci se bornent aux motos. D'ailleurs la plaisanterie ne tarde pas à tomber au sujet de la moto de Susan. Elle comprend très bien que Johnny la vanne à ce sujet et décide de prendre ça à la rigolade.

Hey! C'est pas une japonaise non plus, c'est une anglaise. Ce trois cylindres est une merveille à conduire, plus souple à bas régime que les quatre pattes japoniais et avec une allonge plus importante que les bi-cylindres. Un bon compromis en somme mais sans le charme d'une Indian ou d'une Harley.

Le jeu de mots sur japonais et le mot niais est voulu et Susan doute que le biker ne s'en soit pas rendu compte. Elle comprend très bien pourquoi les bikers aiment leurs motos plus que tout. Si elle n'avait pas besoin d'une moto aussi performante et maniable pour son job de tueuse, elle aurait certainement choisi un cruiser Harley. Mais son petit salaire ne lui permet pas ce genre de fantaisie et elle doit se contenter d'une seule moto, fut elle la plus américaine des européennes.

Si on parlait un peu plus sérieusement. Tu a du stock en ce moment?

Elle change de sujet pour le questionner à propos de leur accord sur les armes. Tant qu'à l'avoir en face d'elle, autant lui demander s'il a des armes à vendre pour qu'elle puisse améliorer la qualité de son arsenal privé, de façon à être encore plus polyvalente pour l'exécution des contrats.

Que ça soit une anglaise ou une japonaise, je ne vois pas du tout la différence, si cette mécanique n'est pas US alors je n'ai rien à dire. La seule utilité que je vois avec cet engin serait d'allumer un feu de camp pour espérer passer une bonne soirée.
Mais bon après tout, chacun ses choix mais si j'étais maire de cette ville, j'interdirai la vente de tous les véhicules qui ne sont pas américains, c'est sûr et cette fois ci, c'est mon choix à moi et tout le monde se doit de le respecter.
C'est pour ça que j'appartiens à cette fameuse catégorie des motards et que je suis désormais un 66ers, un vrai, digne de ce nom, c'est avec fierté que tous les matins en m'habillant, j'endosse avec honneur cette même veste en cuir.

« Mouais... enfin avec cette bécane, je préfèrerai mourir en cas d'accident pour ne pas être maintenu en vie avec une machine. »

Je ne fais pas confiance à ces deux roues, le mien par exemple est sans doute beaucoup plus agréable à conduire, j'en suis certain, il tient sans doute mieux la route.
La vitesse, certains osent dire que je me traine avec une Harley mais au contraire, je peut assurer que je suis en mesure de rivaliser avec n'importe qui tant que ça reste à mon niveau mais choisir américain, c'est choix la voie de la victoire.
Tel un véritable slogan pour une publicité mais je pars trop loin, revenons en au sujet initial alors que Susan me demande quelque chose d'un peu particulier.

Du stock. Elle sait très bien que je ne conserve rien à part mon arsenal personnel mais je peux très bien faire venir quelques beaux joujoux pour les lui vendre comme d'habitude.
De plus, ma source est des plus sécurisée, personne n'a encore jamais fait affaire avec mon fournisseur à Trinity City, celui ci pense que c'est une ville trop gourmande. Et il ne sert que les groupes de bikers des villes aux alentours, c'est une bonne chose.
Quand le club sera créé, je pourrai faire venir d'avantage d'armes à feu pour pouvoir tenir tête à tous ceux qui voudraient nous causer du tord.

« Tu veux quoi exactement, quel type ? »

Il peut s'agir d'un fusil d'assaut, une arme de poing, un fusil de précision, tout et n'importe quoi, même des armes blanches ou des explosifs tant que le produit en question est considéré comme étant une arme à feu.
En général, ma source se fournit directement chez l'IRA, un réseau que les forces de l'ordre n'ont encore jamais réussies à dissoudre malgré de nombreux efforts. C'est un réseau bien plus puissant qu'un gang comme le GET ou une mafia.
C'est pour ça que j'aime me procurer des armes chez eux et il y a tellement de branches et de contacts que remonter jusqu'à l'un des membres direct de l'IRA est quasiment impossible...

Susan réfléchit rapidement à ses besoin balistiques. Elle a déjà le minimum vital pour l'exécution des missions et des contrats mais si elle pouvait varier les armes et les calibres ce ne serait pas de refus. Les criminels se font attraper en utilisant toujours la même technique en général. C'est la première chose qu'elle a apprise en commençant sa formation de tueuse pour l'agence. Pour l'instant, la seule arme qu'elle ait utilisée sur deux contrats est son SG550 mais elle ayant pris le soin de récupérer ses douilles, il y a peu de chance qu'on puisse lier formellement ces deux meurtres. Surtout avec un tir dans la tête et un autre en plein cœur. La première balle doit être inexploitable et la méthode est différente.

L'idéal, pour compléter son arsenal, serait un fusil à verrou, un ou deux .45, voir un revolver. En fait, en réfléchissant bien au sujet, n'importe quel flingue lui serait utile et de toute façon, elle a apprit à utiliser presque n'importe quelle arme et sait démonter et remonter entièrement un M16 ou un de ses dérivés. A la fin de son entrainement au maniement des armes d'assaut, elle a même réussi à démonter et remonter un M4A1 plus rapidement que leur instructeur formé par le Corps des Marines. Une prouesse qu'elle serait bien en mal de reproduire par manque de pratique.

N'importe lequel fera l'affaire. C'est juste pour varier les plaisirs et ne pas travailler toujours de la même façon.

Elle marque un temps et jette un oeil autour d'eux. Les bikers s'occupent de leurs bécanes et à part une muscle car qui passe en grondant dans la rue, les alentours sont déserts. Elle ne se prive pourtant pas de se rapprocher de Johnny pour baisser le ton. Elle ne peut pas parler à mots couverts si elle veut bien se faire comprendre de Johnny.

Il me faudrait un fusil d'assaut en priorité, un M4A1 fera parfaitement l'affaire. Si j'ai besoin de le modifier, je m'en occuperais plus tard.

Elle aime vraiment son boulot, tuer des gens, c'est son truc je le vois bien maintenant et même si je ne suis pas un enfant de cœur, jamais je ne prendrai mon pied en tuant quelqu'un. Si je tue, c'est par nécessité, elle c'est pour gagner sa vie tout simplement, elle a un don pour ça alors elle en profite et puis son petit boulot de nettoyeur est parfois très utile.
Maintenant, je sais qui appeler quand il y a une tête que j'ai envie de voir tomber et malgré le fait que je ne sache pas grand chose sur elle, je sais néanmoins que je peux lui faire confiance même si elle reste une tueuse à gage.

Si un jour quelqu'un vient à déposer un contrat sur ma tête, elle fera son boulot comme elle le fait d'habitude pour toucher son argent, c'est comme ça qu'elle gagne son pain, chaque jour qui passe.
Enfin qui sait, peut-être qu'avec le temps, je pourrai tisser quelques liens avec elle et la relation demandeur / receveur ne sera plus la même.
Si jamais nous devons coopérer sur quelque chose de gros alors il faudra bien plus que ce simple statut qui nous sépare, je dois vraiment être capable de lui faire confiance en cas de besoin.

Un fusil d'assaut, rien de plus facile à trouver, surtout pour ma source, c'est de la rigolade je trouve mais bon, tant qu'elle paye et qu'elle fait bien son boulot alors je n'ai rien à dire de plus.
L'expression de mon visage ne change pas et pourtant, je reste méfiant. Aucune des maisons aux alentours n'est abandonnée, aucun flic n'aurait put entrer dans ma maison ou dépose un micro sur un de mes gars, ces quartiers sont constamment surveillés.
Et cela m'étonnerait que Susan elle même porte un micro sur elle et qu'elle ne le sache pas, ça serait vraiment le comble mais bon.

« Aucun problème, on fera comme d'habitude. »

J'ai son numéro de téléphone et même son adresse personnelle, je n'aurais qu'à l'inviter à venir prendre le thé et elle comprendra tout à fait qu'il s'agit en réalité de son arme qui est arrivée.
Cette façon de fonctionner est vraiment bien, surtout si je me fais directement livrer dans un endroit bien déterminé, les flics ne pourront jamais rien contre nous.
Ils peuvent se permettre beaucoup de choses certes mais sur certains points, ils ne peuvent pas accéder comme partout et en ce moment même en ayant revendu la station essence et en m'étant rapproché des 66ers, je dois vraiment leur rendre la tâche difficile.

Mais je n'ai pas terminé avec elle, j'aurais un petit quelque chose à lui faire part et pour cela, j'ai tout écrit sur papier comme d'habitude. Tant qu'elle est là, pas besoin d'attendre pour lui donner, il s'agit en quelques sortes d'un nouveau contrat un peu différent des autres. Cette fois ci, nous allons devoir faire équipe, j'espère qu'elle marchera à mes cotés.

« Tu peux m'attendre ici, j'aurais un service à te demander. »

Sans un mot de plus, je lui tourne le dos pour retourner à l'intérieur de mon domicile et plus précisément dans mon bureau qui est la seule pièce, tout le temps fermé à clé pour plus de précaution.
C'est dans l'un des tiroirs que je m'en vais prendre une enveloppe blanche et parfaitement fermée, ne comportant aucune écriture extérieur. Seulement, on ne sait jamais et lui tendre ainsi une enveloppe blanche ne serait pas très malin de ma part alors c'est ainsi que je prends un livre sur les Harley Davidson et que je glisse à l'intérieur l'enveloppe en question avant de ressortir hors de ma maison.
Sourire sur les lèvres, je m'avance vers elle avant de lui annoncer, n'hésitant pas à lui dire comme si je parlais à une véritable amie.

« Tiens, comme ça tu pourra te renseigner sur la mécanique américaine ! »

Tout en lui disant ceci et en lui tendant le livre en question, je la fixe droit dans les yeux afin qu'elle comprenne bien ce que ce livre renferme, c'est très important pour elle mais aussi pour moi...

Comme elle s'y attendait, Johnny accepte de lui fournir ce qu'elle demande. Susan est contente de voir qu'elle peut encore compter sur lui, des relations d'affaires fiables peuvent s'avérer déterminantes dans son secteur d'activité et diversifier ses filières d'approvisionnement est presque primordial pour un tueur à gages. Si Johnny tombe ou si l'Ammu-Nation est fermé pour avoir vendu des armes illégales, elle pourra toujours s'approvisionner sans devoir montrer patte blanche comme au centre de tir. Soudain Johnny lui demande de patienter et part en direction de la maison. Susan se retrouve seule dans l'allée sous les regards des bikers qui affichent tous le même logo dans le dos. L'un d'eux l'observe du coin de l'œil mais son regard porte un peu trop bas pour que ce soit de la simple surveillance. Susan lui adresse un regard noir qu'il soutient un instant avant de détourner la tête juste avant que Johnny ne revienne avec un livre en main.

Le regard que le biker lui lance, accompagné d'un sourire, lui donne à croire que ce livre renferme plus que des informations sur les Harley Davidson. Susan attrape le livre, en regarde la couverture puis le range dans son sac à dos.

Je regarderais ça au calme, ça doit être intéressant. Merci.

Une phrase tout à fait anodine qui ne porte pas que sur le sujet des motos et pour bien faire comprendre au biker qu'elle a saisi, elle lui adresse un léger signe de tête. Elle prend ensuite congé car il lui reste encore des choses à faire à son entrepôt.

Je vais y aller, tu me tiens au courant!

Alors là, si par le plus grand des hasards Susan et moi sommes surveillés par les forces de l'ordre, aucun de nos fais et gestes, ni même nos paroles ne pourront nous trahir. Certes tout ceci pourrait sembler louche aux yeux de n'importe qui mais sans preuve, personne ne peut rien contre nous.
Enfin bon, maintenant pour arriver à trouver quoi que ce soit contre moi, je pense que c'est quasiment impossible.
D'une part car j'ai levé le pied sur mes actions illégales et d'autre part car à chaque fois, je faisais en sorte que personne ne puisse remonter jusqu'à moi. Même avec tous les fournisseurs d'armes qui sont désormais morts, ceux ci pensaient parfois avoir à faire avec des mafieux ou des gangsters mais en aucun cas avec des latinos.
Les flics n'ont rien contre nous et c'est ce qui me permet encore aujourd'hui de faire du business avec Susan. Il faut savoir utiliser la loi pour la retourner contre elle même et si je n'avais pas usé de cette technique, je serai déjà derrière les barreaux.

« T'en fais pas, tu saura tout sur les Harley après ça. »

Je sais qu'elle a comprit le fait que ce livre renferme quelque chose d'intéressant pour elle, tout est dit et elle le saura bien vite.
Ce que je lui demande est quelque chose d'assez gros certes mais je sais qu'elle acceptera car je paye toujours mais ce plan sera long à mettre en place, je vais avoir besoin de temps et surtout, m'armer de patience.

« Comme d'habitude oui et au fait, dans deux jours j'organise une petite soirée, si tu veux te joindre à nous ? A toi de voir. »

Cette soirée aura lieu ici même, chez moi en l'honneur de l'achat de ma nouvelle maison, c'est quelque chose d'important pour moi.
Mais j'essaye de rappeler à chaque fois et à chacun d'entre nous qu'au fond, nous sommes tous des frères, nous sommes tous pareils et nous combattons tous la même cause, c'est comme ça.
Un dernier signe de la tête adressé à Susan alors que je retourne enfin à l'intérieur de mon domicile, maintenant que cette lettre est en sa possession, je vais devoir tout mettre en place et surtout, faire les achats nécessaires à la mise en place de ce plan...