Burnout contest (délit)

J’arrive au garage au volant de ma Camaro de 1969 et me gare sur ma place réservée à coté de l’entrée du bâtiment administratif. En sortant de ma voiture, je repère une Mustang de 1965 sur le parking des employés, que je n’avais encore jamais vue. Au lieu d’entrer dans le bâtiment, je réajuste ma veste aux couleurs des 66ers sur mon dos et m’approche de cette Ford inconnue. Elle est en très bon état, restaurée dans les règles depuis peu. Pas une seule griffure sur la carrosserie et peu de poussière dessus. Même l’intérieur des ailes est propre. Je ne me souviens pas d’avoir entendu parler d’un de mes mécanos en train de restaurer une caisse comme ça chez lui. Il faut que je sache à qui elle appartient, je m’allume une clope et prends la direction de l’atelier pour tirer ça au clair. Je m’approche du premier mécano présent et lui demande à qui appartient la Mustang dehors. Il me dirige vers un des gars qui bossent au garage. Il faut que je sache si c’est lui qui a fait le travail seul ou pas. Si c’est son œuvre, pas sur que Patrick reste longtemps au garage, j’ai besoin de gars comme lui à l’atelier hotrod.

Patrick !

Oui ?

C’est ta Stang dehors ?

Heu… Oui.

Joli boulot. Tu l’as fini quand.

Ce weekend, le moteur est tout juste rodé.

Tu me montre ce qu’elle a dans le ventre avec un bon burnout ?

C’est que…

Que quoi ? Tu veux parier ?

Heu…

Allez, 500$ que je fais un plus beau burnout que toi. Prends tes clés, tu commences, va faire chauffer ton moteur. J’amène ma Camaro pour te défier.

D’accord.

Je lui ai un peu forcé la main, l’aura du patron sans doute. On va voir si ce gamin sait utiliser sa caisse après l’avoir construite. Je le regarde sortir de l’atelier et monter dans sa Mustang pour la reculer sur le parking. C’est l’heure de la pause détente, les autres mécanos sortent des ateliers et viennent regarder le spectacle. Pour ma part, je reste avec eux pour l’instant en fumant une clope. Avant d’aller chercher ma voiture, je veux voir de quoi il est capable. En tout cas, pour l’instant il me fait bonne impression. Sa caisse tourne comme une horloge suisse avec un bruit bien agréable. Il laisse tourner son moteur au ralenti pour le faire chauffer en douceur tout en discutant avec Tommy qui doit certainement lui donner des conseils pour essayer de me battre. Je les laisse faire, écraser Patrick ne m’intéresse pas. Ce défi me sert surtout à voir s’il sait manier sa voiture.

Tommy se recule et Patrick écrase le frein avant de passer sa boite automatique sur la position DRIVE. Il appuie sur le champignon et sa voiture avance de presque un mètre avant qu’il ne la stabilise et que les pneus arrière commencent à fumer. Sa boitoto monte un rapport avant qu’il ne coupe les gaz, à moitié caché par un nuage de gomme brûlée. C’est plutôt pas mal pour un débutant mais il a besoin d’entrainement.

Pas mal, laisse-moi la place et je vais te montrer ce qu’est un vrai burnout.

Tandis qu’il gare à nouveau sa Mustang, je retourne à ma Camaro et redémarre pour venir me placer à mon tour en plein milieu du parking du garage. Je regarde les jauges, mon moteur est encore chaud et je n’ai pas besoin de le laisser chauffer. J’écrase aussi fort que possible la pédale de frein et appuie sur le bouton du line lock pour verrouiller le freinage sur l’avant. Je mets ensuite deux coups de gaz avant d’enclencher la première et de commencer à faire patiner mes pneus arrière. Le cul de ma caisse se lève légèrement tandis que le nez plonge sous l’effet de la poussée. Un nuage commence à se former autour de mes roues, je passe la seconde aussi vite que possible pour conserver l’inertie moteur et éviter de caler, la Camaro revient presque à l’horizontal avant que la poussée ne l’incline à nouveau vers l’avant. Le nuage de fumée augmente plus vite que ne monte mon compte-tours. Je passe enfin la troisième sous les ovations des mécanos présents alors que mes pneus arrière vomissent maintenant des torrents de fumée de gomme brulée. Au lieu de passer la quatrième, ce qui risquerait de me faire caler et de perdre le défi, j’enfonce l’embrayage et coupe les gaz. Le cul de ma Camaro revient pour de bon en place et je coupe le line lock. Je crois que mon burnout était bien plus spectaculaire que celui de Patrick, mais c’est aussi parce que j’ai beaucoup plus d’expérience que lui sur ce sujet.

Je remets la première et retourne me garer sur ma place de parking alors que le nuage blanc se dissipe doucement. Patrick viens me voir alors que je descends de ma Camaro. Il s’est bien défendu pour un rookie mais je ne lui ai laissé aucune chance.

Joli burn Coddy, je peux te payer demain?

Sans problème. Tu t’es bien débrouillé pour un débutant, il était pas mal le tien aussi.

Citation :: Gains : 500$

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