Bloc 3, Quatrième étage,deuxième porte à gauche...

Le chauffeur de taxi qui avait prit Antonio a l'aéroport était un homme d'une cinquantaine d'années, dont les origines étaient roumaines ou croates : bref, un émigrant des Pays de l'Est venu dans le pays de la Liberté pour faire fortune. Il avait une grosse moustache noire et des cheveux graisseux de la même couleur. Son taxi était sale -papiers, peau de banane, capote usagé et même une bouteille de coca vide jonchait le sol arrière du véhicule- mais il se débrouillait quand même assez bien dans le métier. Ce n'était pas encore la fortune et la gloire qu'il espérait, mais c'était un bon début. Il jeta un coup d’œil dans le rétro ,regardant son client. Il voulait allé aux agences et il avait l'air soucieux .Les yeux clos, il semblait dormir ou réfléchir. Il avait un bonnet noir sur la tête et un sac de sport à la main. Le chauffeur de taxi grommela dans sa barbe, il avait sûrement pris dans son taxi un de ses camés qui allait revendre sa poudre a l'autre bout de la ville...

Appuyant un peu plus sur l'accélérateur, pour se débarrasser au plus vite de ce client qu'il trouvait gênant par son manque de conversation, il doubla un camion citerne et arriva en vue des deux agences recherchés par l'homme, en fait regroupés dans un vieil immeuble du centre ville. Le véhicule s'arrêta dans un crissement de pneus et le conducteur se retourna vers Tonio :

"Z'êtes arrivé m'sieur...17 dollars s'il vous plaît..."

Antonio ouvrit ses yeux et prit dans sa poche un billet de 20 dollars tout froissé. Il n'avait maintenant plus que 5 dollars en poche, plus les 2000 dollars sacré de son sac. Il paya le chauffeur, qui lui rendit trois et il ouvrit la portière. Il sortit du taxi, ferma la porte et commença a se diriger vers l'agence. Le chauffeur de taxi, lui, n'attendit pas son reste et repartit rapidement en trombe, heureux de s'être débarrassé de ce client "camé" comme il disait...

Antonio entra dans l'agence, et se dirigea tout d'abord a celle de l'immobilier. Il prit un ticket, le numéro 245 et alla s'asseoir sur une chaise en attendant son tour...

Tonio attendit 10 minutes avant d'être reçu par une hôtesse d'accueil. Il remplit diverses formulaires, montra sa fausse carte d'identité, et il se vit octroyer d'un logement dans le bloc 3, dans les quartiers périphériques. Il prit les clés de son appart', remercia l'hôtesse et alla a l'agence de l'emploi.

Le manège se répéta là bas, et il fut mis sur liste d'attente pour le métier de Hacker, un domaine dans lequel il était très doué, surtout pour ses cambriolages. 1 heure plus tard et un taxi plus tard, il était enfin chez lui et il s'affalait sur son lit, épuisé, après avoir bien sûr caché son sac dans un endroit sûr de son appartement...

Spoiler:

Voilà qu'on tambourine violemment a sa porte d'entrée. Une femme d'environ 1 mètre 70 tape de toute ses forces de ses petit poings sur le bois dur de la porte. Elle porte une jupe plutôt courte alors que de haut talons l'entraine vers les 1 mètre 75 passés.

- S'il vous plait !

Des bruits. Des bruits de voix, des bruits de coup contre une porte. Est ce que Tonio rêvait ? Non, il en doutait. Il ouvrit les yeux et se mit a fixer le plafond, se demandant un instant , un instant seulement ou il était. Puis il se rappela. Trinity City. Ville du vice, mais très belle ville tout de même.

"- S'il vous plait !"

Une voix de femme, criarde. Etait-elle en danger ? Tonio se leva difficilement de son lit et s'approcha de la porte en vacillant. il n'avait dormi que 1 heure et 30 minutes, et il était crevé. Il faillit tomber, mais se rattrapa contre un mur en jurant. Il passa sa main sur son visage et alla vers la cuisine, passer de l'eau sur son visage. On tambourinait toujours à la porte. Antonio vérifia que son sac de sport était toujours caché, et, plus lucide maintenant, il alla vers la porte .Il avait juste son jean bleu sur lui, et il était torse nul. Il n'avait rien au pied .Ouvrant la porte assez brusquement, il tomba nez à nez avec une jeune femme assez grande, mais ne dépassant son mètre 80.Elle était sapé comme un pute, jugea Tonio, mais ce n'était pas une raison -bien au contraire !- pour lui fermer la porte au nez.

"Oui ?"

Il lui fit un petit sourire courtois avant de passer sa main dans ses cheveux et de se gratter la nuque. Il se savait désarmé, et si la jeune femme avait un flingue, elle pouvait le tuer sans qu'il n'est le temps de réagir...Voilà une situation guère réjouissante...

La jeune femme essoufflée vit la porte s'ouvrir devant elle alors qu'un homme torse nus se tenait en face d'elle. Son visage était plutôt très maquillé et sa tenue ne portait pas a confusion, on aurait dit une pute c'est certain. La jeune latine semblait affolée et elle prit vite la parole :

- Excusez moi mais on me cherche dans mon appartement et il y a des hommes en bas de l'immeuble. S'il vous plait j'ai besoin de votre aide.

Le regard attristée la jeune femme ne quitte pas des yeux l'homme qui vient de lui ouvrir la porte.

La jeune femme, plutôt très maquillé semblait très jeune. Serait-ce une de ces putes qui sont encore mineurs et qu'ont oblige à coucher ? Bref ,la chose n'était guère réjouissante. Tonio était contre la prostitution, qu'il qualifiait d'irrationnel et d'imbécillité. Il qualifiait les maquereaux d'esclavagistes et les putes d'esclaves...La traite des blanches en quelque sorte...Bref, la jeune femme, une latine, à en juger par son accent peu prononcé, mais bien présent, prit la parole :

"- Excusez moi mais on me cherche dans mon appartement et il y a des hommes en bas de l'immeuble. S'il vous plait j'ai besoin de votre aide."

Tonio fronça les sourcils, se demandant ce que ses hommes lui voulaient et comment il pouvait l'aider. En la cachant ? En s'occupant de ces abrutis a tête chercheuse ? Et si elle planquait une histoire encore plus grave ? il ne devait pas se faire repérer, il savait le FBI à sa recherche, ainsi que les flics et la Mafia de Boston .Tonio se gratta son bouc de barbe et se mit sur le côté, s'effaçant pour la laisse entrer.

"Entrez...J'vais vous cacher, on avisera après..."

Il jeta un nouveau coup d’œil à la jeune femme. Pourquoi l'aidait il en fait ? C'était un paradoxe, il n'aimait pas les putes, mais ses valeurs lui enseignaient d'aider les demoiselles en détresse. Un peu moyenâgeux, n'est ce pas ? Mais quand la demoiselle en question a du pognon, alors, tout le monde se précipitait pour l'aider...Enfin, telle n'était pas la question, et Tonio attendait patiemment que la jeune femme pénètre dans son appartement pour pouvoir refermer sa porte, a clé cette fois !

La jeune femme ne se le fit pas dire deux fois, et le bruit silencieux de ses haut talons aiguilles pénétrèrent dans l'appartement. Elle resta tout de même devant l'entrée alors que son regard semblait toujours aussi apeuré. Elle s'approcha d'un pas vers l'homme qui venait de lui ouvrir sa porte avant de prendre la parole.

- Merci et je saurais vous remercier..: Glissa-t-elle dans un regard qui ne laissait pas de doute sur le payement en nature de ce remerciement.

La jeune femme en talons aiguilles pénétra chez Tonio. il referma la porte d'entrée derrière elle et la verrouilla a double tour .La jeune femme avait l'air d'avoir toujours aussi peur, mais elle ne bougeait pas de l'entrée. Tonio posa son regard sur elle et elle prit la parole en lui lançant un regard Coquin.

"- Merci et je saurais vous remercier.."

Le visage d'Antonio se ferma et il quitta la jeune femme des yeux pour fixer le mur derrière elle.

"Non, je ne mange pas de ce pain là."

Il lui fit un sourire poli et froid et il alla dans sa cuisine. il ouvrit le frigo et sortit une bouteille d'eau. il prit ensuite deux verres et il les posa sur le comptoir.

"Faites comme chez vous, je vais me changer et me laver, je reviens..."

Il lui fit un nouveau sourire froid et il alla dans sa chambre. Il attrapa son bonnet, un T-shirt noir et des chaussettes avant de se diriger vers la salle de bain. Il entra dans la pièce et ferma la porte a clé derrière lui. il posa ses vêtements dans un coin, se déshabilla entièrement et alla dans sa douche. Il referma la porte étanche derrière lui et il commença a faire couler l'eau chaude sur lui. Il prit un gant de toilette, du savon, et il commença à se laver.

L'homme lui répondit très calmement, au moins elle était fixé sur ce point la. Après lui avoir dit de faire comme chez elle il s'éloigna jusqu'à la salle de bain. La jeune latine se trouvait toujours devant la porte, ses cheveux glissaient dans son profond décolleté. Dans le couloir des pas se faisaient entendre, des hommes couraient et parlaient dans les étages. Des chiens aboyaient et la jeune femme prise de panique se cacha contre le mur a coté du canapé. Recroqueviller sur elle même, cachant son visage dans ses mains.

Tonio prit une longue douche chaude, en se lavant bien. Puis, il sortit de la salle de bain, s'essuya et s'habilla rapidement. On entendait des aboiements de chiens et des voix d'hommes derrière la cloison épaisse comme une feuille de cigarette. Sûrement ceux qui cherchaient activement la jeune femme .Tonio se promit qu'ils ne la trouveraient pas .Enfilant son bonnet noir, il sortit de la salle de bain et chercha du regard la jeune femme. elle était recroquevillé sur elle, planqué derrière le Canapé. Fronçant les sourcils, Tonio s'approcha d'elle et s'accroupit à côté d'elle, posant une main réconfortante sur son épaule.

"ça ne va pas ?"

Question idiote...Si elle allait bien, elle ne serait pas recroquevillé sur elle même derrière un canapé. Son canapé a vrai dire ! Il fronça une nouvelle fois les sourcils, et, dans la même position, il lui posa quelques questions :

"Bien...Qui êtes vous ? Qui sont ces hommes ? Et pourquoi vous cherchent-ils ?"

Sans attendre de réponse, il se releva et alla a la cuisine. Il servit un verre d'eau a la jeune femme et lui apporta. il s'accroupit une nouvelle fois a ses côtés et lui tendit l'eau.

"Tenez, ça va vous faire du bien..."

Il lui fit un sourire qui se voulait chaleureux, amical et réconfortant, mais le cœur n'y était pas. Il était épuisé et il plongeait dans les emmerdes le jour de son arrivé. Et si sa vie ne se résumait qu'a ça ? Juste a plonger dans les emmerdes ?

La jeune femme sanglotait depuis 10 bonnes minutes, son visage caché par ses mains. Les cris et les pas dans le couloir hantait ses pensées. Antonio se mit a sa hauteur posant sa main sur l'épaule de la jeune femme qui frémit au contact masculin sur sa peau, ses mains quittèrent son visage et le regard humide de la jeune femme s'arrêta dans les yeux de sa nouvelle connaissance.

De nombreuses questions lui furent posées puis on lui apporta un verre d'eau bien gentiment, elle l'accepta avec un grand sourire avant de répondre de sa voix tremblante.

- Merci pour le verre d'eau.. il me cherche car depuis peu ils veulent que je travaille pour eux. Je ne connais pas cette ville.. Mon nom est Victoria.

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