Retour au bercail

Après avoir été enfermé pendant un mois dans un hôpital, ça fait un bien fou de retrouver le confort de sa chère villa.

Jack n'en revenait pas, alors qu'il se trouvait assit à l'arrière de l'Aston Martin conduite par Hayden Flynn, en compagnie d'Hermann. Probablement les derniers mecs fidèles au gang. Malheureusement, l'un n'était pas un grand pilote, et l'autre avait fait son temps. Mais il savait au moins qu'ils ne le laisseraient pas tomber. Ils l'avaient prouvé.

L'Aston Martin s'engagea dans la cour de la villa, après l'ouverture des portes automatiques. Jack avait l'impression de rentrer chez lui après des années. Peut-être parce qu'avec cet accident, il était passé très près de ne jamais revoir cet endroit.
Ici, il était chez lui, et s'y sentait en sécurité plus que nulle part ailleurs. La villa était en plein coeur du territoire des Flamz-up...

Malheureusement, les Flamz-up avaient perdu leur influence et ce de façon considérable. C'était un miracle que le gang ait tenu. Coddy avait fait une offre à Jack, lui proposant une trêve pendant qu'il se rétablirait, mais le chef des Flamz-up avait refusé cette proposition par fierté. Il avait refusé en sachant que le gang payerait cher, mais au moins, les Flamz-up pourraient marcher la tête haute s'ils survivaient à cette étape difficile.

Hayden : Et voilà, Jack, de retour au bercail. Qu'est-ce que ça fait de revoir ta bonne vieille piaule ?

Jack : Y'a même pas de mots pour le décrire.

Hayden et Hermann descendirent de voiture, alors qu'Edward sortait le fauteuil roulant. Les deux Flamz-up aidèrent leur chef à descendre de la voiture et l'installèrent dans le fauteuil.

Jack : J'ai l'impression d'avoir prit quarante ans en un mois.

Hermann : Ah, merde Jack, on s'en fout. C'est temporaire, tu le sais bien, d'ici quelques semaines tu pourras remarcher.

Jack : Quelques semaines, c'est long. Tu verrais pas ça de la même manière que moi si t'étais à ma place.

Et le groupe d'hommes se dirigea vers l'intérieur de la villa, alors qu'Edward poussait le fauteuil de Jack. Les quatre hommes atteignirent la salle de séjour, et on installa Jack dans un canapé, alors qu'Hayden et Hermann s'installaient dans de confortables fauteuils.

Jack : Edward, apporte-nous une bouteille de scotch.

Edward : Vous êtes sûr que c'est raisonnable, monsieur Walston ? Après votre hospitalisation...

Jack : Ca m'est bien égal, apporte cette bouteille et trois verres.

Edward ne discuta pas et obéit. Pendant que le domestique s'affairait, Hayden prit la parole alors qu'Hermann restait silencieux, fixant le plafond d'un air grave.

Hayden : Bon, Jack, je sais que t'as pas vraiment eu la tête à tout ça ce mois-ci... mais faut vraiment qu'on en parle, sérieusement. C'est vraiment la merde.

Jack : Je sais bien, Hayden, je sais bien... mais qu'est-ce que je peux faire ? Je ne suis pas prêt à reprendre le volant.

Hermann retrouva la parole, et c'est d'une voix beaucoup moins calme que celle d'Hayden qu'il ajouta :

Hermann : T'as même pas idée de ce que c'est, Jack ! Plus personne ne nous respecte. Les gens au terrain vague n'en ont que pour les 66ers. Les tuneurs qui viennent à Trinity veulent devenir 66ers. Il n'y en a que pour la gueule de Coddy McQuarters. Même toi, on ne te respecte plus... l'autre jour, j'entendais une fille qui parlait de notre gang à un groupe de jackys du tuning, elle parlait de toi comme d'un frimeur tatoué de partout sans talent.

Jack avala sa salive. C'est vrai que la situation semble avoir changé. Il devra s'y faire. La prochaine fois qu'il ira au terrain vague, les gens ne le regarderont plus comme avant. On le verra comme un has been, un mec qui a raté sa chance d'être au sommet et d'y rester.
Mais Hermann oubliait un truc, que bien des gens semblaient aussi oublier : Jack Walston est quelqu'un de tenace, et celui qui mettra un terme à sa carrière n'est pas encore né.

Jack : Les gens peuvent dire ce qu'ils veulent, Hermann. Mais quand je reviendrais au terrain vague, ils se rappeleront rapidement qui je suis. Je n'ai pas dit mon dernier mot, et on n'a pas fini de m'entendre. Bientôt je remarcherais, et bientôt, je conduirais à nouveau. Et bientôt, je vais de nouveau révolutionner ce qui se passe à Trinity. Cette ville est aux Flamz-up depuis des années, les 66ers l'ont oublié mais ils retrouveront la mémoire. Croyez-moi, les gars, ce n'est qu'une question de temps.

Et Jack avala d'un trait son verre de scotch qu'Edward venait de lui servir. Il distingua nettement la mine réjouie d'Hermann, et le regard bienveillant d'Hayden.

Ce n'était qu'une étape difficile dans la vie de Jack, et dans l'histoire des Flamz-up. Un mauvais cap à passer, mais Jack et son gang allaient le passer avec succès, et l'histoire allait se poursuivre.