Laissez passer! [Pv Jack]

[Tu déconnes, c'est excellent^^]


La réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre longtemps. Il la regarda lui cracher toute sa colère, vit les yeux de la jeune femme se remplir de larmes avant de baisser lui-même le regard, tant il ne pouvait supporter de la regarder en face. Chaque mot que prononçait Milly le transperçait de part en part, renforçait ce sentiment de culpabilité qu'il avait longtemps enfoui, et qui se réveillait douloureusement.

Il la vit s'effondrer sur le sol, sanglotant, sans pouvoir faire quoi que ce soit. Il aurait voulu la prendre dans ses bras... mais était incapable de bouger de son fauteuil, et de toute façon, elle l'aurait envoyé balader. Il ressentit un pincement au coeur, à l'idée qu'elle ne puisse jamais accepter ce qu'elle venait d'apprendre... lui aurait voulu imaginer son avenir avec elle, mais était-ce encore possible ? Et cet avenir aurait-il été possible s'il avait continué à lui cacher ce passé ?

Il resta silencieux, alors que c'était maintenant la jeune femme qui ne voulait plus le regarder, tant il la dégoûtait. Il aurait voulu lui dire à quel point il se sentait coupable, à quel point il aimerait que cette époque n'ait jamais fait partie de sa vie. Mais à quoi bon ? Il avait été ce salopard, cet idiot qui, finalement, n'avait pas une grande estime des femmes. Il ne connaissait pas, à l'époque, ce sentiment qu'est l'amour. Il ne les voyait que pour leur beauté, pour le plaisir de s'amuser de leur compagnie.
Il ne réfléchissait même pas, et se contentait de faire ce que lui demandait son frère. Matthew avait été pour lui comme le père qu'il n'avait jamais connu. Lorsqu'étant gosses, ils se faisaient battre par leur ordure de beau-père, c'était Matthew qui lui donnait la force de tenir le coup, lui disant que tôt ou tard, cette râclure paierait. Son frère avait longtemps eu sur lui cette aura. L'aîné Walston avait toujours eu le don de développer chez les autres une certaine fascination... d'où sa réussite dans les affaires.

Que pouvait-il dire à Milly ? Qu'il obéissait comme un mouton à son frère ? C'étaient d'ailleurs ces termes qu'avait utilisé Kira à l'époque. Elle avait été la première à remarquer que Matthew avait une influence néfaste sur Jack.

- Je voudrais juste être digne de toi. J'aimerais... ne plus rien avoir en commun avec celui que j'ai été.

Plus rien en commun... comme Milly venait de lui faire remarquer, Jack vivait sur de l'argent sale. Certes, il gagnait sa vie à l'aide de ses propres affaires aujourd'hui, plus ou moins légales mais beaucoup plus reluisantes que le proxénétisme. Mais il avait débuté dans les affaires avec l'argent qu'il avait tiré de l'affaire "familiale". Sa Lamborghini, voiture avec-laquelle il s'était fait connaître sur la piste - et, ironie du sort, celle avec-laquelle il s'était planté il y a quelque temps - avait été payée suite à un casse organisé par ce cher Matthew. Pour Milly, tout ça, cette villa, ce luxe, ces costars... étaient indirectement issus de ce passé peu reluisant.

Jack restait silencieux. Son coeur battait à tout rompre. Lui pardonnerait-elle un jour ? Pourrait-elle accepter de voir en lui l'homme qui avait changé, qui s'était battu pour s'approprier une place propre ? Il avait voulu être honnête avec lui, parce qu'il ne pouvait pas accepter de vivre avec elle sous le mensonge. Un signe, déjà, qu'il avait comprit bien des choses... mais peut-être que ce qu'il voulait n'était tout simplement pas possible.

(arrête je vais prendre la grosse tête et je vais faire de la merde après pfff)


La musicienne ne bougeait plus, recroquevillée sur elle même. Blessée, elle ne savait pas quoi dire.
Digne de? D'elle? C'était une blague. C'était une paumée cette pauv'fille! Qui avait merdé une grande partie de sa vie pour ne pas dire toute sa vie. Etre digne de quoi? Une sous merde qui croyait faire de la musique? Hein? La blague, elle avait merdé plus d'une fois dans sa vie, ce serait presque minime à côté du bel homme.

Digne de quoi ? Finit-elle par dire après un long silence et un long moment de sanglots. Je te le demande, qu'est-ce qu'il y a de digne chez moi à ton niveau, hein? Tant à fait du chemin depuis... t'es passé par tous les stades de connards possibles. Si tu devais être digne, tu serais aussi paumée que je le suis maintenant.

C'était un constat, elle le savait bien et elle le disait très calmement même si sa voix était chevrotante à cause des larmes. Mais une chose lui revenait en tête. Il avait été avec des prostitués, même s'il disait qu'il ne leur avait jamais fait de mal, elle ne pouvait pas le croire. Leur dernière et première grosse dispute avait montrer qu'il ne s'était pas gêné pour lui en coller une. Et une belle en plus. Certes, elle l'avait poussé à bout, mais c'était du foutage de gueule de sa part. C'était partie pour un rien et tous les deux cherché à blesser l'autre.

Me voyais-tu comme un morceau de viande, comme avec toutes les autres avec qui tu as baisé? Oh, et ne me dis pas que tu n'as rien fais pendant que je n'étais pas là, ce serait plus encore se foutre de ma gueule. Ce que tu as osé me reprocher la dernière fois, c'était presque ironique de ta part! Et est-ce que ta réaction au McCry était celle que tu utilisais avec ces femmes! Est-ce que tu m'as vraiment aimé, Jack?!

Elle termina sa phrase dans un murmure, ne voulant pas savoir la réponse. Même si elle se doutait de la réponse, parce qu'il avait un lien très fort, elle remettait tout en doute. L'avait-il vraiment aimé? (là je te tend une perche longue de cinq mètres ^^). Emily se refusait d'entendre qu'il avait fait un bout de chemin, qu'il était passé à autre chose qu'il s'était battus pour se faire son propre nom. Un Walston peut-être mais c'était Jack Walston. Il était différent de son frère, c'était un as au volant, même s'il y avait plus de risque de mort au tournant, ces deniers temps (eheh). Même le fait qu'il est dealer de la drogue, cela ne la gêner pas. Le fait d'apprendre qu'il est été un toxico ne la gênait pas. Ils se comprenaient sur ses mêmes épreuves similaires pour les deux. Mais c'était surtout envers les femmes, la femme qu'elle était. Ce comportement inacceptable. Paumé mais trop con pour se rendre compte qu'il usait de femme pour son bien?

Jack ne pourra jamais oublié ce qu'il a fait, ça le hantera jusqu'à la fin de ses jours. Personne ne pouvait oublier son passé même en se forçant à l'oublier. Et si Emily préférait rompre tout contact avec lui? Qu'adviendrait-il de lui par la suite?! Elle tremblait, maintenant, elle savait qu'elle avait froid, mais elle tremblait parce qu'elle était vraiment perdue dans ses sentiments. La question se posait encore et encore. Que devait-elle faire?

Tous les stades de connard possible... oui, c'était à peu près le cas. Du bras droit d'un mac, il était passé du stade de celui qui cherchait à se construire sa propre vie, pour finalement devenir un égocentrique fier de sa réussite, jusqu'à ce que le succès le rende trop sûr de lui et qu'il se plante en beauté. Ca aussi, c'était de famille. Matthew avait été trop sûr de lui, et s'était finalement fait trop d'ennemis pour rester vivant bien longtemps. Malgré ça, il avait quand même eu le luxe de choisir lui-même sa façon de mourir. Jack, pour sa part, avait eu la chance de s'en tirer vivant de cet accident. Mais cela lui avait fait réaliser bien des choses.

Tout ce qui était flou pour lui était clair à présent. Et il était là à se demander pourquoi il n'avait pas été capable de faire le point plus tôt. Pourquoi avait-il fallu un putain d'accident pour lui faire comprendre qu'il était vraiment, et ce qu'il ressentait. Et Milly s'imaginait qu'il l'avait considérée comme les autres femmes... certes, on ne pouvait pas parler de coup de foudre entre eux. Ils avaient été amis un moment, avant de perdre contact, puis se recroiser par hasard et commencer une relation sans lendemain. Avant de se retrouver une nouvelle fois, puis se reperdre de vue. Le doute était permit. Sauf qu'aujourd'hui, Jack ne doutait plus. Il tourna son regard vers elle, osant la regarder, mais c'était elle qui ne voulait plus le voir.

- Oui, je t'ai aimé, Emily.

Il sentit sa propre voix trembler. Allait-il défaillir ? Non, prenant une profonde inspiration, il ajouta :

- Et je n'arrêterais jamais de t'aimer.

Lui qui avait fait souffrir bien des femmes par ses mensonges, souffrait aujourd'hui de comprendre ce que c'était vraiment. Une larme coula sur la joue du tuneur. Lui qui détestait pleurer, il trouvait que c'était un geste faible... il essuya cette damnée larme d'un geste, réprimant le reste. Oui, il ne pourrait jamais oublier son passé. Oui, il avait profité de ces femmes. Oui, il avait été con, il n'était pas assez mûr à l'époque pour réaliser qu'il regretterait un jour ce qu'il avait fait. Et si aujourd'hui il était trop tard, il lui faudrait vivre avec ses regrets. Se dire qu'à cause de son passé, il devait tirer un trait sur celle qui était, peut-être, la femme de sa vie.
Et maintenant, qu'allait faire Milly ? Il s'attendait à la voir se lever, lui dire qu'elle avait besoin de prendre ses distances. Qu'elle s'en aille, loin de lui, espérant ne jamais le revoir. Et Jack Walston se retrouverait seul, comme un con, dans son fauteuil. Il y en aurait beaucoup pour dire qu'il ne l'aurait pas volé.

[ça me brise le coeur mdrr]

Jack Walston allait se retrouver comme un con sur sa chaise, seul. Et, oui, beaucoup dirait qu'il l'avait mérité. Mais la brunette aux yeux bleues ne savaient pas comment faire. Ces jambes refusaient tout contrôle. Ce devait être dû au fait que ces quelques mots l'avaient calmés pendant un cour instant. Son coeur lui disait de rester, essayer de parler et passer à autre chose, sa raison la rappelait à l'ordre. Emily ne pouvait pas faire comme si rien ne s'était passé. Le fait qu'il avait confirmé, lui avait chaud au coeur mais cela n'empêcha pas qu'elle est des frissons. Se devait sûrement être le froid, enfin c'était mieux de dire cela qu'autre chose.

La jeune femme se releva lentement, resta un instant à regarder la piscine tout en essuyant ses larmes au passage. Que devait-elle faire? Fuir? Comme d'habitude... Jack devait s'attendre à cela. C'était presque marqué sur son front car il la connaissait que trop bien. Et puis bon, toutes personnes censées seraient parties, depuis bien longtemps, d'ailleurs. Mais Emily devenait une pro des départs, seulement pour une fois, il comprendrait la raison. La belle aurait besoin de prendre du recul fasse à tout cela, elle aurait besoin de temps. Cette conversation avait été très courte mais assez dur pour pouvoir dire qu'elle avait eu sa dose.

J'ai besoin de … tenta-t-elle de dire passant une main dans ses cheveux pour les faire partir dans tous les sens.

Elle n'arrivait pas à terminer sa phrase, tellement sa gorge était serrée. Poussant un juron, elle le regarda l'instant de quelques secondes, baissa son regard et prit ses affaires avant de murmurer un simple « bye ». La belle marchait à une vive allure, ne voulant pas rester une minute de plus ici. Il faudrait qu'elle prenne de la distance, car elle ne savait pas trop quoi penser de tout ça.

Seulement, une force lui traversa l'esprit. Lui, c'était en quelque sortes confessé, elle ne l'avait pas encore fait. Mais que pouvait-elle dire? La demoiselle en détresse était venue au départ pour clarifier les choses, mettre les choses au clair sur ce qui c'était passé la dernière fois au McCry, histoire d'avoir l'espoir de pouvoir repartir sur de bonne base. Bon, cette nouvelle chamboulait tout. Certes, elle avait merdé plus du fois pour beaucoup de chose. Okay, ça tout le monde le sait. Elle n'a pas été très sérieuse à propos de sa santé, après moultes drogues, moultes test, moultes pillules du lendemain et un avortement, oui, on pouvait dire qu'elle avait salement merdé. Après dire qu'elle ne se sentait pas capable de rester en place toute sa vie, car elle refusait de se dire qu'elle allait passé toute sa vie au même endroit sans pouvoir profiter de la vie qu'on lui avait donné. Peut-être était-ce Jack la clé? Peut-être était-il temps de se poser une bonne fois pour toute. Tant qu'elle n'aurait pas décidé de se poser, elle n'y arriverait pas. Et elle refusait tout bonnement à se justifier pour être aller voir ailleurs. Certains diraient que c'est pour être sûr que Jack était le meilleur. Mais Emily refusait tout bonnement car, elle se doutait bien que Jack n'avait pas été un ange. Partir plus d'un mois sans prévenir, à chaque fois ... comme s'il allait l'attendre. Même si la musicienne n'avait fait que penser à lui, au point que cela devienne indécent. Elle n'était pas capable de le faire sortir de sa tête, et lorsqu'elle croyait avoir réussi, elle s'entendait gémir son nom. C'était donc douloureux d'entendre des nouvelles aussi difficile provenant du bel homme, c'était ainsi qu'il détruisait son petit monde. Cela rappelait le pourquoi du comment elle était venue à Trinity city. Une passion. Et une passion détruisait tout sur son passage. Enfin, là c'était surtout le passé qui détruisait tout …

Une fois arrivée devant le garde, ils la firent sortir. Regardant son téléphone, elle demanda à l'un des gardes de lui appeler un taxi. Pour une fois il le fit sans rechigner. Elle n'avait pas attendu longtemps car le taxi arriva très rapidement. Pour dire que le nom Walston était un peu partout, pfff quelle merde. Le taxi grogna et l'amena chez elle, glissant quelques billets, elle rentra dans son vieil hôtel pourris. Croisant son pote gays, elle s'effondra dans ses bras, pleurant à chaudes larmes. Comme il ne travaillait pas ce soir, il resta avec elle toute la nuit. La consolant et s'amusant lui aussi à son tour insulter tous les types possibles. '' les mecs, tous des cons! '' ^^ Même s'il ne savait rien, c'était un moyen de la consoler, la pousser au rire. Et puis qui pouvait dire plus de mal d'un mec, qu'un mec...? Une ''fille'' évidemment!

Ca y est, elle était partie. Le jeune homme, resté seul, baissa la tête. Il faisait triste mine, restant assit dans sa chaise à une table bien décorée. Une ambiance romantique sauf qu'il manquait la jeune femme. Et elle n'était pas prête de revenir.

Jack resta là de longues minutes, l'air de réfléchir, bien qu'en réalité il cherchait plutôt à faire le vide dans sa tête. La moindre de ses pensées lui était douloureuse. Des souvenirs le rongeaient de culpabilité, et à chaque fois il revoyait le doux visage d'Emily, se crisper sous la surprise et la tristesse de ce qu'elle venait d'apprendre. Pourrait-elle accepter, même avec ce passé terrible, l'homme qu'il était aujourd'hui ? Il faudrait déjà qu'il sache qu'il était aujourd'hui, son accident ayant remit bien des choses en question. Mais ses sentiments pour la jeune musicienne aux yeux bleus étaient probablement la seule chose dont il soit sûr. Peut-être était-ce même la première fois qu'il se sentait aussi sûr de lui au cours de toute sa vie. Ironie du sort, il s'était trouvé obligé de révéler ce lourd secret qui allait peut-être tout foutre en l'air.

- Monsieur, avez-vous besoin d'aide ?

Jack se tourna. Edward était là, le fixait. Le vieil homme devinait bien qu'il s'était passé quelque chose, mais ne se permit aucune remarque.

- C'est à moi de le faire, Edward.

Le jeune homme prit alors appuis sur ses bras, et fit ce qu'il faisait presque tous les jours... cet exercice l'épuisait d'ordinaire, mais ce soir, il y tenait plus que tout. Voyant qu'il était en difficulté, Edward vint néanmoins l'aider. Le majordome aida son maître à se lever de son siège, se mettre debout... Jack sentait ses jambes trembler, son corps entier se crisper sous l'effort. Il savait que bientôt, ce ne serait plus un calvaire pour lui. Il finirait par ne plus avoir besoin de cette chaise roulante, et le moment approchait, il le sentait.

Edward se risqua alors à lâcher Jack, pour le laisser se tenir droit, restant tout de même auprès de son maître au cas où celui-ci perdrait l'équilibre. Mais Jack tint bon. Restant quelques instants debout, sa bouche se tordit en un sourire, alors que quelques gouttes de sueur apparaissaient. Puis il se risqua à faire un pas en avant. Chancelant, il évita la chute lorsque ce brave Edward l'attrapa par une épaule, et parvint à avancer.

- Je pouvais le faire seul, murmura-t-il. J'en étais presque capable.

- Vous y arriverez bientôt, monsieur Walston. Il faut vous ménager ce soir, vous réessayerez demain.

Pour son grand déplaisir, Jack ne tarda pas à retrouver son fauteuil, mais cela était nécessaire. Il se dirigea ainsi, vers sa chambre, où il resta seul pendant une grande partie de la soirée. N'allant pas se coucher, sachant qu'il ne parviendrait pas à fermer l'oeil, il passa une bonne partie de la nuit à zapper devant la télé, connerie sur connerie, avant de s'endormir devant.